Un sentiment mitigé sur ce film. S’il est très facile de faire un parallèle avec Drive sur de nombreux aspects, les deux films restent somme toute différents. La première partie du film est vraiment géniale, et la scène d’intro est même brillante et nous fait entrer directement dans le bain. J’ai beaucoup aimé le ton un peu désinvolte du film, feel good, presque second degré par moment. Cette ambiance générale fonctionne très bien, mais à certains moments tombe à plat, notamment lorsque le film essaye d’être plus dramatique. Je pense notamment à la dernière partie du film, qui s’éternise presque trop pour vraiment captiver. Mais le plus gros problème du film, c’est l’écriture des personnages féminins : d’un côté on a Darling qui ne sert à pas grand-chose, et de l’autre on a Debora qui est censé être l’élément déclencheur du film mais dont le personnage est d’une platitude déconcertante.
C’est lisse, presque fade. Du coup, ça ne crée pas vraiment le contexte nécessaire pour ce genre d’intrigue pour fonctionner, et malgré tous les efforts fait du côté de Baby pour compenser, nous faire comprendre ce qu’il ressent pour elle, ça tombe un peu à plat. C’est dommage, car c’est la pièce centrale du film, celle qui devait tout supporter, et donc effectivement, ça marche plutôt moyen. Alors qu’il y avait la possibilité de faire un truc extraordinaire. On pourra également reprocher le final de s’éterniser et de sombrer presque dans le grotesque ; mais vu que le film peut aussi se prendre comme une pastiche du genre, ça fonctionne quand même encore un peu.
Le casting sera mitigé. D’un côté, on aura Kevin Spacey et Jamie Foxx qui se régalent chacun de leur côté dans des rôles qui leur vont parfaitement. Après, on a Jon Hamm, Lily James et CJ Jones qui sont vraiment bons et très intenses (ce qui est vraiment tout à l’honneur de Lily James quand on voit l’écriture de son personnage, elle réussit mine de rien à faire quelque chose). Ensuite vient le reste du casting, avec notamment Eiza Gonzales, qui fait avec ce qu’ils ont : rien de flamboyant. Et puis il y a Ansel Elgort qui rayonne pendant tout le film. Et chose incroyable, vole même la vedette sans forcer à Spacey et Foxx dans les scènes qu’il partage avec eux. Chapeau !
Techniquement, le film est une pépite. Outre la bande son purement fantastique, celle-ci a un réel rôle au sein du film (du moins l’intrigue lui en donne un), et pas seulement pour créer une ambiance cool. Ça participe à créer le personnage et surtout servira de fil rouge tout au long du film, c’est très bien jouer de ce côté. Les cascades avec voitures sont vraiment réussies, au point que je me demande si certaines n’ont pas requis l’utilisation de CGI tellement ça nous coupe le souffle. Par contre, énorme coup de cœur pour la mise en scène et la photo, avec de brillantes idées d’Edgar Wright ici et là. À part peut-être sur la fin, quand le film commence à perdre son souffle, le reste est vraiment un petit bijou à regarder, avec des détails partout. Un véritable régal pour les yeux !
Au final, j’ai beaucoup aimé Baby Driver. Peut-être pas autant que ce que je pensais suite à certains défauts de l’intrigue, d’où une légère déception ; mais franchement, c’est un film qui fait plaisir à voir et sur lequel je reviendrai sans problème.