Elle pleure
Un sujet que l'on n'aborde pas souvent. Ce qui surprend ici c'est que ça ne bascule pas tellement dans l'horreur comme pour le bébé de Rosemary, c'est plus une exagération de la paranoïa qui peut...
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le 20 mai 2024
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A l'ère des grandes médiatisations, où rien n'échappe à l'œil aiguisé des fans, "Baby ruby" semble déjà redéfinir la notion de confidentialité au cinéma, faisant figure de film oublié que les fans de Noémie Merlant ou de Kit Harington découvriront avec stupeur dans 30 ans :
-"Eh les gars, j'ai découvert une de ces pépites avec Noémie Merlant sorti en 2024 et totalement ignoréé alors, un film de genre, intimiste, comme on savait si bien en faire à l'époque, un truc de fou !"
- "Mais oui, j'avais oublié on l'a vu à l'époque, c'était un peu moyen quand même !Tu te souviens Mathéo ?"
- "Non moi j'ai jamais vu ça"
-"Mais si c'était notre premier week-end chez mes parents , il avait flotté pendant deux jours "
- "Non c'était sûrement avec un autre"
Bref, voilà un métrage promis à un étrange destin, un peu mérité quand même, un thriller horrifico dramatique ignoré déjà, avec la pourtant très en vogue Noémie Merlant qui rejoue en vain les douze travaux d'Hercule pour sauver un film atone, pas détestable certes, mais dont l'issue fatale de film raté ne fait malheureusement aucun doute.
Dès les premières images, on comprend vite, malgré une mise en scène laborieuse empruntant aux codes du film horrifique (couple renfermé sur lui-même, un enfant à naître dans une maison un peu isolée) que l'on ne tremblera guère, même lorsque la réalisatrice rejoue des scènes quasi à l'identique de Rosermay's Baby, s'abandonnant pourtant le temps de quelques rares moments de grâce au fantastique lors de scènes vaporeuses qui auraient méritées d'être mieux exposées.
Parfois Jo, jeune exilée française tentant en vain d'éduquer l'américaine moyenne à l'élégance française dans un blog ("Oh my god, ye ne pé empecher mon sufflé de wetomber" dira désolée, une indélicate), rêve cauchemarde (ou pas) qu'on lui vole son bébé, que celui-ci ne l'aime pas, que son mari est ... insipide inerte, traits de caractère interprétés avec un troublant à propos par le terne Kit Harington, qui débarrassé de ses oripeaux crasseux de John Snow se demande bien s'il existe un mode d'emploi pour être acteur.
Bref Jo est bien seule, un peu instable peut-être mais entre une belle-mère au goitre proéminant
qui donne le sein à son petit fils, des voisines qui feignent d'avoir des enfants pour l'amadouer et voler le sien
la jeune femme est avant tout désorientée, un peu comme notre Noémie qui pourtant aura tout tenté pour nettoyer ses écuries d'Augias et sauver un exercice qui finalement se laisse suivre mais s'achève sur un climax deviné depuis bien longtemps.
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le 14 mai 2024
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