Babysitter est le second long métrage de la réalisatrice Monia Chokri, après le très sympathique La Femme de mon frère et c'est sans doute le meilleur film sur "me too" que j'ai vu. Bon déjà le fait que ça soit du cinéma et pas un tract filmé comme l'odieux navet She Said, ça aide.
Chokri arrive à partir de la situation où un mec se fait cancel et viré de son boulot pour avoir embrassé de force une présentatrice télé alors qu'il était bourré, pour en fait quelque chose d'autre. Et surtout ça ne tourne pas uniquement autour de ça. On va avoir notamment une mère qui jouée par la réalisatrice elle-même qui n'en peut plus de son gosse de 6 mois et qui cherche juste à fuir, le frère du mec cancel qui a l'air d'avoir un sacré problème lui-aussi avec les femmes tout en essayant de le cacher et surtout la babysitter du titre. C'est ce qui fait qu'on va avoir une pluralité de situations pour faire aborder la question du féminisme et du problème des hommes avec les femmes, avec des personnages et des angles différents.
Et quasiment toujours avec humour... en multipliant les idées narratives et visuelles.
Bref, comme je le disais, ce n'est pas juste un tract.
On se régale de voir le frangin qui fait la leçon sur le féminisme à son frère tenter de s'arranger pour être toujours d'accord avec les femmes, histoire de bien surjouer le fait d'être de leur côté et en même temps être totalement fasciné par le corps de la babysitter et tout faire pour se rapprocher d'elle jusqu'à en devenir malsain. Chokri aborde ainsi la question des mecs qui veulent absolument sauver les femmes pour régler un problème chez eux. Bien vu.
Mais je me demande si les meilleures scènes du film ne sont pas ces scènes quasi horrifiques avec la babysitter, le ton du film change radicalement et on ne sait plus si c'est du lard ou du cochon.
Le ton jusque là très léger du film se fait plus pesant, quasiment angoissant.
Et c'est pour ça que le film est bon, parce qu'il parvient à se renouveler sans cesse, ne pas faire dans la redite...
Bon après, faut maîtriser le québécois... je suis loin d'avoir pigé tous les dialogues...