Il y a de quoi avoir peur lorsque l’on regarde un peu le scénario de ce film : Franck, un jeune employé à l’accueil d’une grande maison d’édition et qui rêve de vivre de ses dessins, doit garder le fils de son patron alors que c’est le soir de son anniversaire… On voit venir les péripéties à des kilomètres à la ronde : la belle maison du patron saccagée, les potes encombrants, les actions dirigées par le taux fluctuant d’alcool dans les veines et j’en passe... Ce qui est très étonnant dans ce film, c’est que même s’il est extrêmement prévisible, il nous divertit. Or l’essentiel pour un film (comme pour n’importe quelle fiction) c’est de divertir. N’importe quelle œuvre peut se diriger dans l’une des deux directions principales de la fiction, l’un de ses deux buts : divertir ou nous parler du monde dans lequel on vit pour l’éclairer d’une certaine manière. Clairement, Babysitting n’est pas un film métaphysique, en revanche il remplit très bien son rôle de divertissement. On passe un très bon moment à le regarder, nos problèmes sont suspendus le temps d’une heure vingt, le temps passe vite. Cette critique aurait pu être un éloge si je ne mettais pas deux bémols à ce film : le premier est la caméra embarquée. C’est très sympa ce système, et ça se fait beaucoup dans ce genre de film, mais trop souvent les cadres sont trop biens pris et les positions trop fixes pour un amateur qui vient de voler une caméra ! Le second bémol vient d’une actrice : Alice David. Elle est excellente dans ce film, et c’est une agréable surprise de se rendre compte qu’elle tient aussi bien la route dans le (très) court que dans le long métrage, cependant il est dommage qu’elle retombe, encore une fois, dans ce rôle de fille intouchable, sympa et qu’ « on aimerait pécho », pour reprendre l’une des expression les plus utilisées du film.