Nous sommes face à un trio qui triomphe suite à une trahison professionnelle, et cela remet en cause la valeur de cette épreuve car finalement la boucle est bouclée, les trahit trahissent. Ils se font trahir, suite aux confessions qui l’expliquent et les motifs sont acceptés par le spectateur mais pour les sauver il faut trahir en retour, et ce dernier acte va permettre de rétablir l’ordre et justifie la trahison.
Nous sommes face aux triades, l’un est vieux et a façonné son expérience, il assoit sa sagesse, le second est à l’aube de sa vie de parent , le dernier a débuté sa vie de jeune actif il y a peu. L’un pense collectif, le second « famille » et le dernier est égoïste consciemment ou pas qui, d’ailleurs se repentit à la fin. Avec eux, nos retrouvons une hiérarchie tantôt fraternelle, tantôt arriviste voire lâche, avec le félon parmi l’équipe. Et les 3 héros se rejoignent sur leur passion et le don de soi que leur autorité ne cesse de rétablir. Ils sont motivés, aveuglés et peu importe pour nous spectateurs d’apprendre à les connaître, de savoir le pourquoi du comment , on rentre in media res et la fluidité des plans, le jeu des lumières, la maîtrise des acteurs offrent un film plaisant, de qualité et soulignent l’expérience de l’équipe qui le porte.
Notre affect est assez intense pour le personnage de Gilles Lellouche envers qui l’on s’identifie dans quasiment chacun de ses actes , il exulte les qualités de l’Homme.
L’histoire nous permet d’entrer en contact avec les coulisses des politiques internes au monde policier. Avec une dénonciation des pratiques amorales et les limites de certaines méthodes, biaisées par une réalité qu’on imagine pas.
L’ennemi mais aussi le collaborateur, est une partie de l’armée étatique, puisqu’ils vivent ce camp adverse et à la fois ces alliés, comme dans un état parallèle a l’économie sous-terraine, transformée en orde masquée, sur- armée et régie également par une hiérarchie cachée, au même défauts cités plus haut que celle adverse.
L'oeuvre prend soin de ne pas se positionner dans l’histoire, de par ses choix cinematographiques où l’on a cette impression de film fantastique et dans lequel le spectateur n’est pas acteur mais bien voyeur et n’a pas le choix de position, il constate , il regarde, écoute, observe et n’a pas de réponse.
Le consulting est habile et permet d’appuyer un moment touchant et incroyable , un moment de Cinéma qui s’inscrit dans notre bibliothèque favorite.