Ce qu'il y a de bien aujourd'hui avec les réseaux sociaux, c'est que tu n'as plus besoin de caricaturer vu que ce sont déjà des caricatures et quand tu fais la somme de ce que tu y lis, grosso modo, si tu n'aimes pas BAC Nord, c'est que tu es une grosse gauchiasse de merde et si tu aimes, tu fais l'apologie du discours de Marine (qui n'a d'ailleurs pas manqué de faire sa petite récupération politique sur le réseau à l'oiseau bleu), même mon ami l'homme-grenouille déclarait dans sa critique qu'il n'y a que deux façons d'aborder le film : si tu vois la propagande ordolibéraliste ou non.
Et déjà que je ne me sens pas concerné par ça - parce que tu peux utiliser la technique Ludovico en me foutant H24 devant CNews que ça ne me fera pas plus voter extrême droite - je me sens encore moins concerné par cette autre polémique qui est que le film édulcore la véritable affaire qui est d'ailleurs toujours en cours. Bon, en même temps, dès le carton au début du film, le réalisateur te prévient qu'il ne retranscrira pas des faits mais qu'il s'inspire pour en tirer une fiction dans laquelle il a choisi l'angle de suivre trois fonctionnaires de police, auxquels on ne donne pas les moyens de combattre la délinquance et le trafic de drogue dans des quartiers qui sont devenus des zones de non droit.
Et je suis désolé pour ceux qui tiennent à politiser le regard qu'il porte sur le film - quoique, je vois déjà l'ami l'homme-grenouille qui prépare son argumentaire : "mais vouloir dépolitiser BAC Nord, c'est en soi un acte politique - mais moi, j'ai vu le film comme un hommage de Jimenez à tout ce pan du Hollywood réaliste des 70's, il nous avait déjà fait le coup avec La French et là, il cite à nouveau Friedkin mais aussi le Lumet de Serpico. Alors oui, Jimenez n'a pas leur talent, il est beaucoup moins subtil (raaaah, tout l'acte final en
prison, je comprends l'intention, mais l'exécution était pauvre
) et de ce fait, il rappelle davantage le Luc Besson bourrin mais sincère de ses débuts et moi, j'aime plutôt cette mise en scène nerveuse, notamment la fameuse scène de l'assaut de la cité, j'ai trouvé les comédiens épatants et très convaincants, en particulier le trio de tête particulièrement bien campé par Karim Leklou, Gilles Lellouche et François Civil et une intrigue qui se tient, même si son exécution n'est pas toujours des plus heureuses.
Bref, il n'y a qu'une manière de découvrir BAC Nord : la vôtre. La mienne étant de le voir surtout comme un film de divertissement globalement efficace et ce malgré le fait qu'il s'inscrive dans un contexte politique et social brûlant et qui choisi clairement le parti des flics, d'ailleurs, le même film avec des pompiers en vedette et là, t'auras 0 polémique. Mais bon, choisir des flics comme protagonistes, c'est également un acte politique!!