Poussés par leur hiérarchie à faire du chiffre en quelque sorte, des flics de la BAC Nord vont tenter de démanteler un trafic de drogue dans les quartiers chauds de Marseille.
C'est peu de dire qu'on ressort du film, moi en tout cas, tendu comme un fil tant la nervosité est là, en particulier lors de ce fameux assaut, très bien monté, avec l'excellente musique de Guillaume Roussel, qui rappelle bien entendu Les misérables, mais on pense aussi à Assaut de John Carpenter dans cette montée de tension où Gilles Lelouch, François Civil et Karim Leklou sont coincés dans la tour infernale avec des tas d'habitants du quartier à leurs trousses. De plus, ça reste constamment lisible, mais le plus fort est que cette tentative de démantèlement n'est pas le sommet du film, car il arrive à la moitié. C'est l'après, l'engrenage dans lequel sont pris ces flics pressés comme des citrons, victimes de la machine médiatique, et qui, à force de frôler la ligne jaune, finissent par l'effacer.
Cédric Jimenez est un réalisateur qui monte en puissance, et réussit en quelque sorte ce que Olivier Marchal rate de peu, avec des personnages bien écrits, une absence de complaisance sur la violence et surtout, des dialogues ! Ces policiers-là ne passent pas leur temps à parler en grossièretés, ils sont aussi des êtres humains, avec leurs problèmes dans la vie de tout les jours, et c'est le casting au global qui est excellent. Y compris l'indic' jouée par Kenza Fortas, ou Karim Leklou qui parle de manière distincte, et Gilles Lellouche qui s'énerve comme il sait bien le faire.
D'une certaine façon, je comprends le succès public qu'a eu le film, car on y vient prendre sa dose d'adrénaline, politiquement je ne connais pas assez pour juger, mais dans le genre policier, BAC Nord est une réussite indéniable.