Je pense que ce qui m'a donné envie de voir ce film à la base, c'est la perspective de retrouver le couple Lizzie Caplan/Adam Scott qui m'avait conquis dans "Party Down". Après, le pitch et le reste du casting m'a intrigué. Conscient des mauvaises critiques que le film a reçu un peu partout dans le monde depuis sa sortie, je tenais malgré tout à m'y jeter.


Et il faut bien dire que durant les 30 premières minutes du film, j'ai donné raison à ces critiques. C'est franchement gras, et franchement pas drôle du tout. En gros, on est censé rire juste parce qu'une fille ronde va se marier et pas les bonnasses de service. L'humour n'est pas plus creusé que ça. Et puis les personnages principaux, les gonzesses, sont antipathiques en plus d'être générateurs de conflits. Impossible de trouver qui que ce soit pour s'identifier ! le pire c'est que les garçons sont montrés comme des types sympas, ce qui contraste un peu trop. La mise en scène est très pop, avec ces musiques qui n'arrêtent pas, soi-disant pour mettre l'ambiance et pour appuyer l'effet comique des scènes.


Si vous avez pu survivre à cette première partie, vous aurez une chance de passer un bon moment par la suite. Parce que c'est à partir de ce moment que, petit à petit, les personnages vont vraiment se révéler, que les pimbêches vont exposer leurs fissures, que les mecs vont montrer qu'ils ne sont pas mieux. Bachelorette, en fait, ce n'est jamais qu'un faux conte moderne, nous racontant que l'homme est vraiment bourré de défaut et qu'on n'est pas près de le guérir. Tous des salauds, toutes des salopes. Personne pour rattraper l'autre. On s'en doutait déjà dans la première partie, mais la différence, c'est que maintenant, les personnages se remettent en question et tentent de trouver une solution à leur mal-être. D'un coup on comprend que ces gonzesses délurées ne s'acceptent pas telles qu'elles sont. Tout d'un coup, on se dit aussi que peut-être que le début n'était pas censé être marrant, que la réalisatrice s'est un peu plantée dans son sujet. Et effectivement, qu'est ce qu'on nous montre dans cette première demi heure ? Des personnages un peu stupides. On nous présente ces fêlures. Sans ce ton humoristique appuyé, ça aurait été nettement plus intéressant. Les spectateurs ne se seraient pas mépris sur le sujet du film, qui n'est pas de se moquer, mais de compatir à la bêtise humaine.


La mise en scène devient alors nettement moins 'pop', 'teen' et 'cool', car les musiques seront de moins en moins présentes. Par contre, le scénario part dans tous les sens, car les situations deviennent de plus en plus compliquées et comme les personnages se séparent, il faut gérer en parallèle tout ce qu'il se passe : peu de temps mort donc, surtout arrivé dans la dernière demi heure. Ce changement de ton se ressent à tous les niveaux : la musique qui devient intéressante, les acteurs qui prennent leurs marques, les vannes qui font mouche (enfin!). Car oui, finalement, lors du discours du mariage, il y a de quoi être un petit peu ému en plus d'éprouver l'envie de sourire face à cette situation réellement drôle.


Terminons par la fin du film. Une scène assez inattendue puisque pour une fois, on ne termine pas sur scène avec les mariés unis et heureux, non, on est plutôt avec les trois dernières bachelorettes, face à elles-mêmes pour ce qu'elles sont, abdiquant face à leurs défauts, les acceptant enfin pour redevenir, de façon plus assumée, les pétasses qu'elles ont toujours été et qu'elles ont tenté de ne plus être. Pourquoi se mentir ? Croyez-vous vraiment qu'on puisse redevenir quelqu'un de bien pour toujours ? Ce n'est mêmenpas une question d'être quelqu'un de 'bien' ; c'est une question d'être soi-même, de s'accepter, et de trouver le bon groupe. Si on prend Katie, par exemple, il est clair que ce personnage ne pourrait pas ou plus s'entendre avec Becky. Par contre, elle a trouvé le mec idéal dans le personnage de Joe qui a des points communs avec elle.


Bref, "Bachelorette" est un film qui démarre mal à cause d'un ton potache mal venu, mais qui devient intéressant sur la longueur grâce à des personnages qui se révèlent plus complexes que prévu et qui semblent prêt à affronter divers conflits internes et externes. Un ton doux-amer aurait mieux convenu, ça reste tout de même divertissant sur la fin, à condition de ne pas se croire dans un "Hangover" au féminin.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 7 nov. 2013

Critique lue 1K fois

4 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1K fois

4

D'autres avis sur Bachelorette

Bachelorette
SlashersHouse
3

I know I'm going to be that man who gets drunk next you.

Il y a peu Mes meilleures amies cartonnait, et tentait, pas toujours subtilement, de donner une image plus moderne de la femme. Bachelorette c’est à peu près la même chose, sauf qu’un élément...

le 7 oct. 2012

17 j'aime

1

Bachelorette
Citizen-Ced
2

Very bad film

Very Bad Trip (que j'ai déjà moyennement aimé) est passé par là, voici donc la version féminine. Et bien sûr quand on exploite le succès commercial d'un film pour vendre sa merde, il faut faire dans...

le 29 août 2013

10 j'aime

Bachelorette
Shalimurmaka
1

Mais stop quoi avec les femmes qui gerbent et pleines de coke....

Mais merde...C'est quoi cet engouement depuis qq années sur le trip filles-femmes qui se marient et sur qui on braque une caméra lorsqu'elles gerbent? Wow!! Oui les filles gerbent oui elles vont aux...

le 18 oct. 2012

6 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55