Deux choses nous font écarquiller les yeux à la vue de ce divertissement loin d’être si divertissant qu’il le voudrait. La première est qu’on en vient à se demander comment Netflix fait pour valider ses grosses productions annuelles telles que celle-ci et qui se ressemblent presque toutes. Pour un très bon « Carry-on » on a combien de ce type de films interchangeables semblant écrits par une intelligence artificielle selon une formule aux mêmes ingrédients éprouvés ? On dirait qu’on a déjà vu ce film cent fois en mieux comme en pire. Ils partent souvent d’une idée sympathique pour ensuite reprendre toujours les mêmes directions, effets, rebondissements, notes d’humour et morales. C’est là qu’on voit que les films sortant en salles sont tout de même généralement plus qualitatifs. La seconde est de voir que la grande Cameron Diaz, l’une des plus grandes stars des années 90 et 2000, choisisse ce film pour faire son grand retour après une absence qui a duré plus d’une décennie. Ses derniers rôles datent de 2014 avec la triplette de navets ou films peu recommandables « Annie », « Sex Tape » et « Triple alliance ». Son dernier hit date lui de 2011 avec l’amusant « Bad Teacher ». Et elle nous revient avec une comédie d’action totalement générique comme celle-là qui semble être un remake low-cost et bas de gamme du « Knight and Day » qu’elle a tourné avec Tom Cruise sous la direction de James Mangold en 2010. Bref, deux interrogations pertinentes qui nous traversent l’esprit plus le film avance et qui ne sont pas bon signe.
Le premier tiers de ce « Back in action » fait un peu illusion. L’alchimie entre Jamie Foxx et l’actrice est plutôt bonne et on se dit que cette ambiance entre comédie de couple et espionnage qui lorgne sur « Mr. & Mrs. Smith » sans le glamour ou « Les Miller, une famille en herbe » l’humour en moins peut amener à quelque chose de distrayant. On pense certes beaucoup à ces films ou même à des productions comme « Spy » pour l’ambiance ou le récent « Family Plan » avec Mark Wahkberg qui développe le même sujet sur Apple. Mais plus ça va et plus on déchante. C’est dommage, c’était bien parti avec une entame spectaculaire (malgré des effets spéciaux trop visibles) et un premier acte assez frais et original (la séquence en boîte de nuit). Puis dès lors que le film part en poursuite tout devient prévisible, banal, déjà-vu et donc chiant. C’est simple : à partir de la scène d’action très réussie à la station-essence, on peut aller se coucher. Les traîtres, les seconds et troisièmes rôles clichés, la guest star de luxe venue payer ses impôts (Glenn Close), les fusillades et bastons mille fois vues, le déroulement et la conclusion jusqu’à la morale suintante de bons sentiments, tout est fastidieux, prémâché et totalement inintéressant. Même lors du final, on lève les yeux devant tant de facilités et si peu d’imagination. Et « Back in action » de se ranger dans la catégorie désormais bien chargée des productions lambda interchangeables et aussi vite vues qu’oubliées de la firme au N rouge (mais aussi de sa cousine Prime).
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