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𝐵𝑎𝑐𝑘 𝑡𝑜 𝐵𝑙𝑎𝑐𝑘, réalisé par Sam Taylor-Johnson, prétend rendre hommage à la vie d’Amy Winehouse, mais échoue à capturer l’essence de l’artiste. Là où l’on aurait pu espérer une célébration de la carrière musicale d’Amy ou un focus sur son processus créatif, on se retrouve finalement avec une biopic plat et dénué d’émotion. Le film se concentre de manière obsessionnelle sur ses addictions, oubliant ce qui a véritablement marqué, sa voix.

Plutôt que de plonger dans la créativité d’Amy, son processus artistique ou l’impact culturel de ses albums, 𝐵𝑎𝑐𝑘 𝑡𝑜 𝐵𝑙𝑎𝑐𝑘 se complaît dans des clichés narratifs dignes d’un téléfilm. Chaque moment de faiblesse est sur-dramatisé, chaque regard porté sur une bouteille de vin est un clin d'œil dramatique sur ce qui va inévitablement se produire. La réalisation, bien que soignée visuellement, ne parvient pas à transcender ce traitement simpliste de la vie de l’artiste, sombrant dans une approche linéaire et sans surprise. Le film est réalisé de manière fonctionnelle.

Le personnage d’Amy, interprété par Marisa Abela, est vidé de toute complexité, réduit à une caricature creuse. Marisa Abela fait de son mieux pour incarner la chanteuse, mais ses efforts ne parviennent pas à masquer l’artificialité de son interprétation.

Les scènes musicales, bien qu’elles rappellent brièvement la puissance de son talent, sont utilisées comme de simples passages obligés, presque secondaires dans le récit, comme des clins d'œil appuyés pour rappeler d'acheter l'album. Le film préfère se concentrer sur ses relations toxiques et ses luttes contre la dépendance, oubliant ainsi qu'Amy était avant tout une chanteuse. Ce déséquilibre rend le film frustrant.

Même sa descente aux enfers est simplifiée; Amy est présentée comme une victime de son propre destin, sans véritable explication. Elle est simplement réduite à une fille qui a fait quelques mauvais choix malheureux, menant inévitablement à la tragédie.

En fin de compte, un documentaire aurait sans doute mieux capturé l’impact d’Amy Winehouse sur la musique et la culture, et nous aurait permis de mieux comprendre son processus créatif. Ce film, en l’état, manque cruellement de profondeur et d’authenticité.