𝐿𝑒𝑠 𝑉𝑎𝑙𝑠𝑒𝑢𝑠𝑒𝑠 est un film qui me laisse profondément perplexe. Il s'agit probablement de l'un des films les plus vulgaires et stupides que j'ai pu voir, tout en étant incroyablement persuadé de sa propre importance. Certes, il faut remettre ce film dans le contexte de son époque, où l'anti-conformisme et la transgression pouvaient être perçus comme des formes de rébellion artistique. Mais ici, la prétendue subversion tourne rapidement à la caricature grossière et dénuée de la moindre nuance.
La volonté de choquer semble primer sur tout le reste. Les deux protagonistes, Jean-Claude et Pierrot, incarnés par Gérard Depardieu et Patrick Dewaere, sont censés représenter une forme de libération face à l'ordre établi, une sorte de rejet de la société bourgeoise. Pourtant, leurs actions sont d'une telle bassesse qu'il est difficile de voir en eux autre chose que des psychopathes nihilistes, sans véritable profondeur. Leur violence gratuite et leur misogynie latente ne sont jamais véritablement questionnées, et il est difficile de percevoir une quelconque ironie dans la réalisation de Bertrand Blier. Le film ne semble pas critiquer ses personnages, mais plutôt les admirer.
Le segment avec Jeanne Moreau, bien que court, permet de souligner la faiblesse et la vacuité des deux protagonistes, qui, malgré leur vantardise, apparaissent comme des êtres profondément perdus et fragiles. Mais même sa présence ne suffit pas à racheter la vulgarité ambiante, et son départ du film est traité avec une cruauté gratuite qui laisse un goût amer.
Le succès de 𝐿𝑒𝑠 𝑉𝑎𝑙𝑠𝑒𝑢𝑠𝑒𝑠 reste un mystère pour moi. Peut-être que, dans les années 70, ce type de provocation semblait rafraîchissant ou audacieux, mais aujourd'hui, il apparaît surtout comme une célébration immature du nihilisme, dépourvue de la moindre profondeur émotionnelle ou intellectuelle. Malgré le charme indéniable des acteurs, le film se perd dans ses provocations faciles et son humour douteux ne parvient jamais à atteindre.