Adam MacDonald nous offre ici un film relativement efficace qui arrive à instaurer une ambiance intéressante et stressante comme doit le faire un bon film d’horreur… enfin, seulement pendant les quarante-cinq premières minutes (soit la moitié du film).
Avant de parler réellement des ces quarante-cinq premières minutes, attardons-nous un peu sur l’affiche du film. Un coup d’œil et le ton nous est donné.
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Une jolie demoiselle prise au piège entre un précipice et un ours démoniaque (?), géant (?) et affamé. On le sait, la recette classique de ce genre de film inclut un couple… il nous manque donc le beau mec manuel et intelligent… par chance, le A du titre renferme deux personnages entrelacés amoureusement… Parfait. Il est là. Tous les éléments sont réunis pour faire de ce film un sympathique divertissement, suffisamment niais pour qu’il en devienne agréable.
En somme, l’affiche est kitch, mais efficace (après tout, on ne regarde pas Backcountry pour se ressourcer intellectuellement).
Et le film commence.
Et il commence par cette phrase intrigante : « inspiré de faits réels ». L’ours ne sera donc pas démoniaque… juste affamé. Tant mieux, ça devrait être plus intéressant.
Dès le début, on retrouve des personnages clichés et une intrigue qui nous fait délicieusement penser à Eden Lake de James Watkins. Et cette ambiance dure quarante-cinq minutes. Quarante-cinq minutes où il ne se passe rien de particulier : les protagonistes se promènent dans les bois ; ils dorment sous tente et entendent des bruits inquiétants (pour elle), normaux (pour lui) ; ils rencontrent un mystérieux et inquiétant Irlandais ; ils se disputent, mais sont tout de même amoureux… on entrecoupe ces aventures parfaitement normales par quelques observations inquiétantes faites par le mec (et qu’il cache à sa copine)…
Et ça marche ! Ça marche même très bien. Loin des films d’horreurs excessifs (type Destination finale), on est dans une quotidienneté inquiétante… on sait qu’il va se passer quelque chose, on sait plus ou moins quoi… mais on attend… on attend et on imagine… et c’est ce qu’on veut.
Après quelques autres péripéties, on arrive au climax : l’attaque de l’ours (ce n’est pas vraiment un spoiler puisqu’on l’attend depuis le début).
Et ben c’est naze. L’ambiance pesante et inquiétante de la fuite et abandonnée au profit d’une utilisation foireuse de CGI qui offre un ours simplement dégueulasse et irréel.
C’est dommage parce que ça détruit tout ce que le film avait crée d’intéressant.
Le reste du film (que je ne spoilerai pas) ne sera pas mauvais… proposera quelques scènes intéressantes… mais restera entaché jusqu’au bout par l’échec de l’attaque ursine. Dommage.