Bad Company est le premier film de Robert Benton, auteur qui a toujours été en parallèle du "Nouvel Hollywood" et a brillé par son éclectisme sérieux, dans la lignée des grands cinéastes américains des années 50/60. Ce film peut être considéré comme faisant partie de ce Nouvel Hollywood par son envie de déconstruire les mythes américains, il s'agit d'un western anti-héroïque racontant l'histoire d'une bande de gamins de l'Est, laissez pour compte fuyant vers l'Ouest en plein guerre civile. Ici, les personnages sont des crèves la faim, pas d'héros de la gâchette au contraire tous les personnages sont des trouillards voir même des idiots mais d'autant plus humains, attachants et réels. Cependant cela s'avère violent (surtout dans la seconde moitié) voir même cruel, là aussi donnant un aspect réaliste au récit. L'esthétique choisie est aussi à contre-courant de ce qui se faisait en matière de western depuis des décennies, l'été ressemble à un automne dans ses prés infinis traversés, les arbres sont morts, les terres impraticables (cela fait penser à L'Assassinat de Jesse James d'Andrew Dominik) et Benton ainsi que ses techniciens profitent un max des paysages pour donner de l'envergure à la réalisation.