Sarah, une lycéenne en crise, fait des cauchemars récurrents. Elle décide de sécher les cours et s’enfuit de chez elle. Elle accepte alors de participer à une étude universitaire sur le sommeil qui lui permettra de trouver un lieu où dormir et subvenir à ses besoins.
Come true est un film horrifique expérimental canadien d' Anthony Scott Burns (Our house).
Ce film d'épouvante canadien est un film sur les rêves. Le domaine des rêves a toujours été une source d'inspiration pour le cinéma horrifique, le croquemitaine le plus célèbre dans ce domaine demeurant Freddy Krueger depuis Les griffes de la nuit (Nightmare on Elm street-1983) et ses séquelles.
Come true, bien qu'anxiogène, joue dans un registre plus feutré que Nightmare on Elm street. Ce qui terrifie Sarah, c'est que chaque fois qu'elle part au pays des songes, elle traverse d'étranges espaces où elle finit toujours par croiser une ombre noire. Cette ombre symbolisant la mort, Sarah sort brutalement de son rêve à chaque fois puisque l'irruption dans le songe de la mort (Thanatos) comme de l'amour physique (Eros) sont les deux circonstances qui interrompent invariablement le rêve de tout un chacun...
Dark shadow comes true...
Compte tenu de ses nuits agitées, Sarah devient narcoleptique, elle s'endort en cours. Les yeux cernés de noir et complètement à bout, elle finit par accepter de servir de cobaye, avec 5 autres personnes, pour un institut travaillant sur les troubles du sommeil. Les scientifiques la connectent à un terminal d'enregistrement baptisé REM. Poursuivie par ses obsessions oniriques, elle devient petit à petit paranoiaque. Sarah a le sentiment de devenir le sujet d'une expérience effrayante au service de certains apprentis sorciers de l'institut. Elle soupçonne tout particulièrement un jeune étudiant dénommé Riff.
Concepts jungiens
Scott Burns a bâti son film autour des concepts jungiens du rêve qui chapitrent son film.
Visuellement séduisant, baignant dans une lumière bleutée et une superbe photographie, Come true exerce un attrait magnétique sur le spectateur. Celui ci regarde invariablement Sarah s'enfoncer dans des épisodes d'errances cauchemardesques -un peu longuets- qui se terminent toujours face à l'ombre noire. Pour parachever l'ambiance, le film est servi par une musique synthwave très efficace qui accentue le coté clinique, froid et angoissant du film.
Avec ses ressorts psychanalytiques et son script qui mélange la réalité et le domaine des rêves, Come true rappelle beaucoup le cinéma de David Cronenberg.
Un dénouement raté...ou incompréhensible.
Bien que charmé par l'ambiance de Come true, j'ai été désarçonné par son dénouement qui, s'il démontre l'ambition du film, manque totalement sa cible, à moins, peut être, d'être un spécialiste de Carl Gustav Jung.
Mélangeant inextricablement le réel et le rêve, associé à la paranoia de Sarah, les 20 dernières minutes du film montrent Sarah, en pleine crise de somnanbulisme, suivie par Riff et sa collègue qui l'étudient tout en veillant sur elle. Traversant une forêt, ils se retrouvent environnés par les ombres noires aux yeux brillants qui finissent par "fondre" sur eux. Sarah se réveille nue sur le corps sans vie de Riff. Elle se regarde dans la glace de la salle de bain et découvre des crocs de vampire en ouvrant la bouche. Un message s'affiche sur son téléphone: "Nous essayons sur vous une nouvelle thérapie pour vous réveiller. Vous êtes dans le coma depuis vingt ans."
Bien qu'avare en rebondissements, Come true a suffisamment de charme et de puissance visuelle et sonore pour intriguer son audience et exercer une certaine fascination sur le spectateur.
Come true vaut le détour pour son actrice principale Julia Sarah Stone, son ambiance sonore néo retro wave (Electric Youth) et sa photographie. Dommage que son dénouement foireux ne ternisse l'ensemble...même s'il le rend du même coup éligible à la liste déjà longue des films WTF.
Trailer vo
Ma note: 6/10