Je crois que ce qui m'a fait le + apprécié ce court-métrage est sa moyenne désastreuse.
Esthétiquement j'y trouve les mêmes prétentions que tout le monde, ce même côté un peu pathétique de "Ouin, ouin, j'adore chouiner ! J'ai trop souffert alors j'emmerde les autres !" (cf liste de Moizi). À rajouter que ça pue le bobo, le féminisme à deux balles, le hipster, le..., le..., et surtout le...
Ça a été mieux dit et j'approuve.
Cependant sur le fond je serais moins catégorique.
Criant de vérité, pas belle elle n'est plus rien/n'a plus d'attention, évidemment qu'il lui faudrait deux secondes à être moche pour pleurer sa mère de lui rendre son ancien physique, l'idée reste néanmoins là.
Sa forme de haine m'a touchée. Non je suis pas une fille jolie, qui ferait rêver comme elle peut le faire mais j'ai compris le message (si tant est que c'était celui-là, ahah !) et à mon sens c'est une erreur de le voir que comme une tribune pour défendre les pauvres filles jolies et malheureuses, souffrant de leur succès. Même la fille la plus moche pourrait se sentir concernée (n'insinuez pas que c'est pour ça que j'ai aimé, ça me ferait bobo au coeur). Tout ce qu'elle peut critiquer, cette faiblesse animale masculine est ce qui se répercutera de la manière inverse pour une fille au physique moins avantageux. Au lieu de voir son "si j'arrête de vous plaire, est-ce que j'existerais toujours ?" comme une plainte de cette jeune femme mignonne, j'ai pensé à celle qui en ce sens n'existe déjà plus. Pas besoin d'avoir fait de longues études de sociologie pour y trouver une certaine vérité (rien que sur SC ça se vérifie). Alors ok, le dire comme ça ça semble vain, c'est naturel, mais OUI, ça m'a fait du bien que ce soit dit. Que ce soit dit même d'une manière que je m'accorde à qualifier d'un brin pitoyable. Au final le sens profond du court-métrage m'a touchée. Je peux être idiote, naïve, pas vraiment fut'-fut' ou tr0 3m0tiv, toujours est-il que c'était criant de vérité.
Réactions hypocrites, belle fille qui l'a trop ouverte, CQFD. Il y a deux choses auxquelles je pensais pendant le visionnage :
• Ils ont choisi une putain de belle meuf qui en plus va se montrer profonde et torturée tout en dansant dans une tenue légère et portant une perruque la rendant trop spéciaaaaale ;
• c'est tellement tout ce qui plaît d'habitude que je ne comprends pas que la note soit AUSSI basse. Normalement ça devrait valoir un 6 pour la grosse masse de connards adorateurs de la poésie qui en fait auront tout misé sur la fille et les quelques réfractaires pas dupes mais excessifs.
Du coup j'en suis venue à certaines réflexions/conclusions :
• La fille a été parfaitement choisie pour représenter le propos et vu le fond ça sert bien le message, c'est tout ce qu'elle est, pourquoi la montrer autrement ? ;
• ce désamour si fort n'est que la preuve de la véracité de son propos. La seule différence entre ce personnage et n'importe quelle salope qui se la joue innocente et mystérieusement séduisante dans n'importe quel film c'est qu'elle parle. C'est qu'elle dit, c'est qu'elle casse tout, c'est qu'elle énerve à commencer à réfléchir. La vérité c'est que oui elle a cassé toute l'image qu'on en attendait. Et au-delà de la véracité (ou non, je ne dis pas que ce que je dis est parole d'Évangile), ça a soulé. Et oui ça peut ne pas être con tout en étant dit de manière maladroite, enfantine et énervante dans la forme.
Si les simples côtés prétentieux et trop stylisés avaient motivé tout le monde, la note du court-métrage ne serait pas allée en-dessous de 6. Ça a plongé parce que dans le fond elle a cassé l'image que vous auriez eu envie qu'elle ait (OUI J UTILISE LES GRANDS MOTS). Cette pétasse qui se plaint qu'on lui accorde de l'attention, cette gourde au physique irréprochable insatisfaite au point de trouver à y redire.
Sur la fin j'étais sérieusement déprimée, j'ai vu la moyenne et j'ai compris que le plus déprimant m'attendait à l'issue du visionnage.
Mon 6 est de la provocation, en vrai de vrai j'aurais mis un 4.
Petite remarque : Mon coeur s'est mis à battre au son de la voix de John Maus, à en chialer ! Cela dit je rassure tout le monde, ce n'est pas un côté hipster musical qui se serait réveillé en moi et m'aurait poussé à défendre Bad Girl.