Pas si bad que ça dans un premier temps, bien sûr. Notre jeune et timide informaticien, victime chronique et dépourvu du courage de vivre sa vie, réalise sa liberté, sa joie et sa libération, grâce aux conseils avisés, libertaires puis carrément pervers et délinquants d’un pote providentiel, antithèse parfaite du jeune homme, éternel nomade qui semble briller partout où il passe, et qui deviendra vite son mentor.
Il devient alors facile et jouissif de se débarrasser de la bêtise ambiante, de la médiocrité et la méchanceté humaine, des hommes comme des femmes, des écraseurs, des menteurs, des patrons, des collègues et de n’importe quel offenseur de rue ou de bistrot. Mais la conscience de devenir un monstre fera réaliser au héros le chemin dangereux et sans retour dans lequel il s’engage, et qui devient franchement infernal s’il s’avise de s’opposer à celui dont il est devenu le pantin et la cible. Suivant le thème du dévoiement de son âme au diable, on assiste ici à une version bien menée par un James Spader toujours aussi à sa place dans un rôle oscillant entre fragilité naïve et force perverse.