Réalisé par le encore trop inconnu Curtis Hanson (et mal connu pour ceux qui n'ont vu que L.A. Confidential), ce "Bad Influence" sait très rapidement se placer au-dessus des films lambdas qui sillonnent le genre habituellement. En effet, cette sorte de "J.F. partagerait appartement" au masculin sait tout de suite nous séduire par son sens de la mise en scène et par son étrange beauté, tout en couleurs nuancées permettant au film d'avoir une atmosphère aussi enivrante qu'inquiétante. Les relations entre les deux protagonistes sont ainsi tout aussi bien fouillées et ce jeu du chat et de la souris s'avère des plus convaincants. On pourra alors toujours regretter que le changement du personnage principal se fasse un peu trop rapidement, mais Hanson saura néanmoins nuancer son propos dès la deuxième partie. De plus, le film évite de tomber dans le prévisible et nous réserve de jolies surprises tant la mécanique est bien huilée et bien construite. Enfin, impeccable interprétation, que ce soit de la part du séduisant et inquiétant Rob Lowe que de James Spader, acteur au potentiel assez incroyable et pourtant bien trop méconnu. Et tant pis alors si la fin peut paraître un peu déja vu : on en ressort ravi et c'est bien là l'essentiel. Une belle réussite du genre.