Malgré la similitude des titres, du sujet, et des personnages principaux, "Bad Lieutenant : Port of Calls New Orleans" n'est pas un remake du "Bad Lieutenant" de Ferrara (Werner Erzog prétend d'ailleurs n'avoir jamais vu l'original). Ce polar se centre sur un policier qui, suite à une blessure, devient accro aux calmants et à la drogue, et entame une descente aux enfers.
Recommandations peu fréquentables, racket de dealers, trucage de preuves, paris fumeux : le flic ripoux et camé multiplie les tares, mais c'est dans ces pires moments que son sens du devoir et ce qui lui reste de morale pourront refaire surface. Car le film est moins pessimiste que celui de Ferrara. Au lieu d'un New York pourri, l'action se déroule ici dans La Nouvelle-Orléans post-Katrina, ravagée, poisseuse, mais où tout est à reconstruire. La réalisation mise sur le décalé plutôt que sur le glauque, avec parfois même quelques touches d'humour lors des hallucinations du protagoniste. Celui-ci est interprété par un Nicolas Cage en pleine forme, bien loin de ses rôle foireux de la fin des années 2000. Si le scénario connait quelques lenteurs, "Bad Lieutenant : Port of Calls New Orleans" demeure un polar dramatique de solide facture.