Bad Ronald
Bad Ronald

Téléfilm de Buzz Kulik (1974)

Ayant lu le bouquin de Jack Vance et l'ayant apprécié, je me demandais ce qu'une adaptation pouvait donner.

Et je me suis bien fait chier. Le réalisateur au nom venu d'outre-espace, dont la seule œuvre notable est un obscur film d'action avec Steve McQueen, se met le cul entre deux chaises en décidant 1) d'adapter le roman en à peine une heure dix, générique compris et 2) d'en faire un téléfilm, ce qui amène forcément à une édulcoration du propos pour un roman à la base carrément glauque.

Niveau photo et décors c'est pas dégueulasse pourtant, éclairages un peu froids qui rappellent les premiers Thrillers de Brian De Palma, petit quartier tranquille de banlieue États-Unienne au milieu de laquelle trône la demeure victorienne très bien choisie, à la fois normale et inquiétante, avec un héros à lunettes (interprété par Scott Jacoby) qui rappelle d'ailleurs le jeune investigateur de Pulsions que Bad Ronald précède de six ans. Même le grain vhs colle avec l'ambiance.

Le problème c'est qu'il n'y a pas de mystère quant à la durée: si le téléfilm dure une heure onze, c'est parce qu'ils ont viré toutes les scènes un peu malsaines ou violentes du roman, en survolant en plus pas mal de détails importants. Soit Ronald Wilby, jeune ado solitaire, qui tue accidentellement une sale gamine qui se foutait de sa gueule (mais vraiment accidentellement hein, dans le bouquin c'était le contraire absolu, mais c'était bien entendu trop dur pour un téléfilm) et qui se retrouve à vivre dans une pièce dérobée de la maison, caché par sa mère jusqu'au décès de celle-ci. Jusque là ça va encore, ça suit le roman dans les grandes lignes et la "cachette" est exactement comme je l'imaginais, le scénariste a même donné une plus grande importance à la voisine curieuse dont les apparitions sont à mourir de rire.

Mais une fois la nouvelle famille emménagée ça devient carrément soporifique.
Ronald passe les trois quarts du film à les observer par ses "judas", toute la dimension sexuelle à disparu et pour qu'il se passe quand même quelque chose ils rajoutent une scène gratuite avec la voisine dont l'idée est gâchée par la manière dont le héros résout le problème (vraie facilité de scénario). Et il faut attendre le dernier quart d'heure pour avoir droit à une poursuite idiote totalement absente du bouquin (il fallait bien remplacer les scènes éprouvantes où Ronald séquestrait les filles dans son repaire) et un final convenu vite expédié.

Et le merveilleux pays d'Artranta, marque de Jack Vance, dans tout ça ? Presque absent. Quelques dessins bizarres sur les murs de la tanière, une allusion au prince et à la princesse, et c'est tout.

Bref, comment faire un film banal d'une histoire extraordinaire.

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le 14 mars 2012

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FoxmcCost

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