Jim Davis mène deux vies. Au Mexique, il vit aux côtés de sa chérie et tente de se remettre des traumatismes subis à la guerre. Aux USA, il parcoure les rues de Los Angeles avec son pote Mike à la recherche d'un travail. Tous les deux, ils en ont besoin, de ce travail. Mike l'a promis à sa femme, qui voudrait que les responsabilités soient bien partagées dans le couple. Quant à Jim, il a besoin d'un emploi pour pouvoir ensuite épouser sa chérie mexicaine et la ramener aux USA.
Mais nos deux personnages sont loin d'être des modèles de vertu. C'est d'ailleurs une des réussites du film : ses anti-héros. Jim et Mike sont d'une puérilité à toute épreuve. Au lieu de déposer des CV, il vont boire, fumer de l'herbe et chercher à tirer leur coup. Ils se baladent sur les territoires de gangs et entrent même en possession d'une arme qu'ils vont chercher à refourguer.
Il y a quand même une différence entre les deux personnages. Ils sont aussi cons l'un que l'autre, mais Jim est un fou dangereux en puissance. Son traumatisme le pousse à un déchaînement de violence quand il est contrarié.
Le film se déroule sur un laps de temps relativement court (trois jours je crois) mais permet (et c'est là ce que j'ai préféré) de faire un portrait brutal d'une Amérique à l'abandon. Quartiers mal famés où les gangs se pourchassent nuit et jour, policiers véreux, fascination pour les armes, l'image du pays de la vertu en prend un coup !
Le film n'est d'ailleurs pas exempt d'une grosse touche d'ironie : Jim, complètement fou, toujours au bord de l'explosion, drogué et bourré en permanence, est sur le point d'être engagé par une agence fédérale ! Pire ! on lui pardonne la prise de drogues, et on ferme les yeux sur ses tests psychologiques. Il pourrait faire partie du FBI !
Les acteurs sont excellents. Christian Bale paraît constamment borderline, au point de vraiment foutre la trouille. Et c'est toujours un plaisir de retrouver J.K. Simmons, même si ce n'est que pour trois scènes.
Le problème, c'est que la seconde partie du film traîne en longueur. On comprend très vite que tout cela se terminera mal, sans savoir précisément comment. Mais que c'est long pour en arriver à ce final ! Le film aurait sûrement mérité vingt minutes de moins.
Et puis, la réalisation multiplie les laideurs : usage abusif de filtres, ralentis, etc.
C'est dommage, car le point de départ est bon, mais le film n'est pas aussi abouti qu'il aurait mérité de l'être.