Oh, le joli petit DTV que voilà ! Comment ai-je découvert ce Bad Yankee (titre français badass pour un sobre El Gringo original) ? Dans un coffret 5 DVD collection action-dans-ta-face bien sûr ! Avec les cinq galettes empilées les unes sur les autres dans la boîte, emballée par des éditeurs en faillite vidant leurs fonds de tiroir (quoique Commando et L'Agence tous risques font aussi partie du lot). Du coup, comme on s'attend forcément au pire en introduisant le disque dans son lecteur, bah ce Bad Yankee devient une bonne petite surprise !
Le film est un western/film d'action à la sauce mexicaine bien épicée, emballé par Rodriguez. Et non, pas Robert, mais un certain Eduardo Rodriguez, réalisateur et monteur de la bête. D'ailleurs, sur la jaquette, l'éditeur a omis de préciser le prénom pour tromper le cinéphage pas regardant. Mais avec son budget qu'on devine ridicule et son scénar qui ne va pas chercher à aller plus loin que son nez, on se retrouve tout de même avec un film bien plus fendard que ce qu'ose nous montrer le Robert ces dernières années. Autant au niveau de son humour (on ne se lasse pas de voir surgir la carte postale d'Acapulco) que de la simplicité de son postulat (l'intrigue est prévisible, et alors ?), en passant par ses grosses pétarades, Eduardo tient son film à bras le corps et ne le sous-estime pas - avec le public en passant - comme le fait désormais ce gros branleur de Robert Rodriguez. Même si Bad Yankee ne parvient pas à s'extirper de sa facture très DTV (montage au hachoir, photo pas toujours au top, surtout dans les scènes d'action), il nous fait quand même bien prendre notre pied.
Cette façon de ne pas faire passer des vessies pour des lanternes, Bad Yankee l'applique aussi à ses personnages, tous très archétypaux mais aussi très sympathiques. Ainsi, dans le trio typique le bon, la bonnasse et l'ordure, nous avons : Scott Adkins qui, après m'avoir montré qu'il avait du charisme dans Universal Soldiers : le jour du jugement, m'a montré qu'il s'en sortait aussi très bien avec la dérision (et les tatanes dans la gueule, cela va sans dire) ; Yvette Yates dont la témérité, ou au moins la belle poitrine, devrait lui ouvrir beaucoup plus de portes qu'un rôle anonyme dans toute autre production ; et Christian Slater, cabotinant encore une fois avec son plus beau sourire. Un trio d'acteur qui ne compte pas pour des prunes dans le plaisir que procure décidément ce Bad Yankee.
PS : la coïncidence fait que j'écris cette critique de Bad Yankee le jour du 47ème anniversaire de Christian Slater. Donc happy birthday, Christian !