Bagarres, roman de Jean Proal – écrivain provençal – raconte l’histoire d’une belle jeune femme, Carmelle, qui vit dans une maison isolée près d’un village de la région du Mont Ventoux, le sévère et aride Géant de Provence (son surnom).
Son amant, jacques, la convainc de devenir la servante d’un riche propriétaire, Badasse, pour s’en faire épouser et devenir son héritière. Mais Carmelle est si belle qu’elle éveille le désir et la jalousie de tous les hommes du village comme son patron, tout d’abord, prêt à tout lui donner ou un jeune homme à l’esprit dérangé, Angelin (Mouloudji), qui passe tout le film à commettre des vilenies par amour pour Carmelle (voyeur, incendiaire, dénonciateur et criminel). Les personnages sont durs, passionnés, sans honte d’afficher leurs sentiments.
Seuls les deux frères bûcherons, vivant loin du village, apparaissent comme purs et sincères mais seront hélas rattrapés par la tragédie. Vivant au grand air, loin des bavardages et jalousies, Antoine (Roger Pigaut) est sincèrement amoureux de Carmelle tandis que son frère Baptiste (Jean Murat) joue le rôle de protecteur des deux jeunes gens.
Maria Casarès, belle et secrète est trop manipulatrice pour être réellement sympathique mais son amour pour Antoine est sincère.
Mais l’intérêt du film, c’est aussi le charme sauvage de la Provence du Mont Ventoux. Quant on voit Orane Demazis et Edouard Delmont, échappés de la trilogie de Pagnol, on se rappelle soudain que l’on est effectivement en Provence mais bien loin de Marseille et de son soleil radieux. Ici, le climat est rude, l’accent s’y fait à peine entendre. Orane Demazis joue toujours aussi mal mais on a plaisir à retrouver Fanny. Quant à Delmont, le brave marinier de Marius, il joue ici le rôle d’un vieil homme mauvais, tourmenté d’un désir secret pour sa patronne.
Un film assez dur au final mais qui possède un charme certain grâce au jeu intense des acteurs et aux beaux décors naturels de la Provence.
A découvrir.