J’avais vu ce film au cinéma lors de sa sortie en 1987, et je n’avais pas du tout été emballée ! 34 ans plus tard, j’ai tenté de le revoir et je suis tombée sous son charme !
Si la musique Calling you a contribué au succès de ce film, cela n’explique pas tout. Ce qui nous est raconté est atypique : une bavaroise bien en chair, débarque avec son chapeau à plumes dans un motel poussiéreux situé en plein désert de Mojave dans l’Ouest américain. Cette héroïne est bien éloignée de nos canons de beauté et rien que pour cela, ça vaut le coup ! Pourtant cette femme est belle, d’abord physiquement, si on la regarde avec un regard libéré des conditionnements de la société, et elle est belle aussi moralement. Elle a une véritable qualité de présence et c’est ce qui va transformer ce lieu sans âme, en lieu de vie et de convivialité. Toute l’histoire se trouve là, elle ne raconte pas grand-chose, mais elle nous parle de « vie ». C’est l’histoire d’une frontière culturelle qui peu à peu va disparaître pour permettre la véritable rencontre entre les différents personnages qui forment une galerie pittoresque : une propriétaire afro américaine à bout de nerfs, son fils qui joue de manière remarquable à longueur de journée des morceaux de Bach ! Sa fille délurée ; un peintre ancien décorateur à Hollywood ; un serveur amérindien flegmatique ; une tatoueuse asociale ; un campeur passionné de boomerang. Ces marginaux vont se rassembler autour de cette bavaroise pour former une véritable communauté de vie.
Les images sont baignées d’une lumière mordorée qui donne beaucoup de douceur à ce film qui se savoure tranquillement et avec bonheur. La scène finale de demande en mariage est très touchante et termine de la meilleure façon cette histoire.