Alors qu'il est sur le point d'épouser sa fiancée, un homme s'arrête chez la meilleure amie de cette dernière et il se rend compte que c'est elle qu'il aime.
Comme beaucoup, je ne connaissais pas du tout l'animation des pays de l'Est, en particulier dans les années 1970, et gloire aux différentes cinémathèques d'avoir exhumé Bubble Bath, qui est à la fois délirant, foutraque, jamais vu, et en même temps captivant. C'est le seul film réalisé par György Kovásznai, qui mourra trois ans plus tard d'une leucémie : bien entendu, c'est bizarre de dire ça après coup, mais on dirait qu'il projette sa folie, ce qu'il fut dans cette histoire assez folle dont le résumé n'en dit qu'une partie. Car on pense aussi aux Monty Python dans ce côté loufoque, avec plusieurs scènes musicales, avec une liberté de ton absolue, mais plus que l'histoire, c'est la technique en elle-même qui m'a fasciné.
Comme je le disais, c'est un film d'animation aux traits toujours approximatifs, mais on a droit à du collage, du verre posé sur l'objectif de sorte à déformer l'image, voire des matières réelles à l'écran pour rajouter quelque chose de vivant à cette folie, comme des bulles moussantes pour suggérer l'eau du bain du personnage principal, qui ressemble d'ailleurs à Franck Zappa.
Je ne suis pas au fait de la situation politique de la Hongrie en 1979, mais je suis très étonné de voir qu'un tel film ait pu être produit, pas facile à suivre, mais à la beauté formelle parfois sidérante ; c'est la preuve concrète qu'avec trois francs six sous, on peut créer des oeuvres qui marquent.