Baise-moi a acquis une certaine réputation de film subversif après son interdiction en salle lors de sa sortie (le premier cas en 28 ans), devenant une sorte de film culte underground.
Le parti pris de la réalisatrice peut effectivement paraître assez intéressant de prime abord : tout montrer. Et dès les premières minutes, on est plongés dans un film violent, brutal, et sans filtre. Viol, prostitution, meurtres, drogue, tout y passe et tout est montré, et c'est là ce qui aurait pu constituer une qualité du film. Mais il ne suffit pas de tout montrer pour être subversif.
Le problème, c'est que Baise-moi ne procure en fait l'effet que d'un faux film d'auteur. En se focalisant sur l'idée de cette escalade de violence non maîtrisée, la réalisatrice oublie de raconter une histoire, oublie de mettre en place des personnages... Ce qui fait qu'au final, on se retrouve avec une simple succession de scènes de sexe/de meutre sans réel lien.
Baise-moi est un échec de mise en scène, de réalisation, un échec d'acteurs (il ne suffit pas de se mettre à poil pour livrer une bonne performance d'actrice - le sommet étant atteint par une morte déglutissant de façon bien visible)... Mal joué, mal filmé, mal monté, la seule compensation offerte étant une succession d'images pseudo-hardcores.
Au mieux, ce film procurera quelques images chocs pour des ados en mal de sensations fortes, leur accordant le sentiment d'avoir visionné un film si impressionnant qu'il a été banni des écrans.
La réalité est tout autre, c'est un film médiocre ayant acquis une certaine notoriété par accident, sans réellement la mériter.
Critique écrite à la demande d'un éclaireur/abonné.