Alors qu'il était censé être le deuxième long-métrage d'animation des Studios Disney suivant Blanche-Neige et les Sept Nains, Bambi devient finalement le cinquième et dernier Classique du Premier Âge d'Or avant une petite période à vide durant les années 1940.
La Légende voudrait que ça soit sur ce film que Walt Disney s'est le plus investi, et cela expliquerait pourquoi ce cinquième Grand Classique Disney est à ce jour le plus grand chef-d'oeuvre des Walt Disney Animation Studios.


Au sein du catalogue des Studios à l'époque, Bambi détonne par sa volonté d'être un vrai film sur la vie et de ne jamais afficher d'éléments cartoonesques. Là où Blanche-Neige et les Sept Nains, Pinocchio et Dumbo, malgré leurs différences, étaient dotés d'un aspect très cartoon, Fantasia pouvant être considéré comme un film hors-sujet.
Walt Disney, en adaptant le roman de Felix Salten, a en effet voulu livrer le dessin animé le plus réaliste possible. Afin d'être sûr du rendu des personnages principaux, l'Oncle Walt a même fait amener de vrais animaux au département d'animation (comme on peut le voir dans le très sympathique film Le Dragon Récalcitrant) afin que ses animateurs puissent s'inspirer de leurs mouvements et de leurs gestes.


Le réalisme recherché par le Papa de Mickey a porté ses fruits tant Bambi est encore aujourd'hui inégalable dans sa manière d'animer les animaux et de représenter la Nature.
Les décors jouent un rôle extrêmement important dans l'évolution du film et même du jeune faon. Dès la scène d'ouverture, l'atmosphère mystérieuse, douce et apaisante que renvoie la forêt hypnotise le spectateur. Les couleurs et les peintures sont tellement réussies qu'on a l'impression d'être immédiatement nous-aussi plongé dans ces bois. Nous découvrons la Nature en même temps que le nouveau-né du film.


L'intrigue est effectivement très simple. Bambi explore pendant une bonne partie du film l'environnement qui l'entoure. C'est au contact de la faune et de la flore qu'il apprend à grandir. La présence de personnages plus farfelus comme Pan-Pan (Best. Rabbit. Ever.) ou Fleur n'est là que pour détendre l'atmosphère. Mais pourtant, ils ont totalement leur place dans ce long-métrage. Le petit lapin a fait fondre plus d'un enfant et on comprend pourquoi. Exactement comme Timothée dans Dumbo, il ne gagne rien en aidant Bambi, il a juste envie de participer à son éducation et cela le rend ultra-attachant dès son premier contact avec le héros.


Si la relation entre Bambi et ses amis est assez classique (mais fichtrement réussie), celle avec son père est fascinante. À l'exact opposé de sa mère, le Grand Prince ne partage quasiment aucun mot ni avec son fils ni avec sa compagne. On pourrait presque croire que la naissance de Bambi est arrivée par "accident" vu à quel point la liaison entre la mère et le père parait très difficile. Le personnage du Grand Prince est assurément un des plus réussis du film alors qu'il n'apparaît que quelques minutes au final et ne dit pratiquement rien. Mais tout ce qui l'entoure est tellement mystérieux que cela le rend fascinant.


Cette figure du père représente d'ailleurs toute l'intelligence de l'écriture et même de la mise en scène. Bambi préfère que le spectateur suggère ce qu'il se passe à l'écran. Outre la mort tant connue de la mère (LA meilleure scène jamais faite dans un film Disney), on a aussi l'utilisation de l'Homme. Celui-ci n'apparaît jamais, seule la musique nous fait comprendre sa présence dans les parages et cela suffit pour déclencher la peur chez le public.


La fin du film est à ce titre assez unique. Le spectateur a l'impression d'avoir vu en 1h10 toute la beauté et tout le malheur de la vie d'un animal. Lorsque le plan final dévoile le Grand prince laissant Bambi seul sur le rocher, on ne peut s'empêcher de repenser à la mort de la mère. Ce sentiment est présent durant chaque scène suivant son décès. La musique (formidable au passage) ne fait qu'amplifier se ressenti, et même ce malaise.


Bambi est un de ces rares films qu'on peut qualifier de parfait. Au bout d'un bon nombre de visionnages, je ne vois pas toujours pas quoi reprocher à ce bijou.
Injustement critiqué à sa sortie (on lui reprocha d'être trop réaliste et pas assez cartoonesque, allez comprendre), c'est encore une fois grâce aux spectateurs que les Studios Disney arrivent à peu près à rentabiliser les dépenses du film.
Il reste aujourd'hui un joyau dans le cinéma de Disney, dans le cinéma d'animation, et dans le cinéma tout court.

Walter-Mouse
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le 4 avr. 2016

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Walter-Mouse

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