La Main de la vengeance
Voilà une réunion quelque peu impromptue. Massimo Dallamano (réalisateur des marquants Mais… qu’avez-vous fait à Solange ? et La Lame infernale) signe ici son premier film mais aussi son unique...
le 25 déc. 2024
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Voilà une réunion quelque peu impromptue. Massimo Dallamano (réalisateur des marquants Mais… qu’avez-vous fait à Solange ? et La Lame infernale) signe ici son premier film mais aussi son unique western, lui qui a pourtant photographié les deux premiers volets de la trilogie du dollar de Sergio Leone. Enrico Maria Salerno, qu’on a très peu vu dans le genre, incarne un as de la gâchette devenu un homme miné par un désir de vengeance qu’il ne peut lui-même accomplir, une situation qui l’a plongé dans l’alcoolisme et aux antipodes de l’image qu’il incarnait dans l’introduction du film. En face de lui, on retrouve Venantino Venantini qui n’a tourné que dans deux westerns italiens alors que le genre semble lui aller comme un gant. Enfin, à leurs côtés, on trouve un illustre inconnu crédité sous le nom de Terry Jenkins qui a pourtant une vraie gueule et, surtout, une véritable présence à l’écran. Ce mariage d’inhabitués du western italien est la première originalité de ce film où on ne croise pas les visages rompus au genre.
Plutôt que de s’engager dans un western pétaradant, Massimo Dallamano préfère prendre le chemin, comme il a aimé aussi le faire dans la suite de sa carrière de cinéaste, à la lisière de différents genres. Optant pour l’aspect tragique, ses personnages, et notamment les trois principaux, ne sont pas sans zone d’ombre et de lumière. C’est bien la signature même des westerns italiens mais le fait de resserrer l’intrigue autour de ces trois personnages quelque peu imprévisibles rend l’ensemble assez subtil. Le lien qui les unit ne peut aboutir qu’à l’insatisfaction d’un voire deux protagonistes. Chacun tire vers lui les autres personnages pour obtenir ce qu’il recherche, quitte à trahir celui avec qui une amitié s’est nouée. L’ensemble est habilement interprété et les rebondissements suffisamment soignés pour créer tensions et surprises. Dommage, en revanche, que la réalisation ne soit pas toujours à la hauteur. Si la mise en images rappelle la qualité technique du néo-cinéaste, le récit est parfois conduit de manière abrupte et les transitions manquent de clarté.
Par ailleurs, si on retrouve tous les thèmes chers au genre comme la vengeance ou la trahison, le film peine à tirer son épingle du jeu par rapport à la concurrence. Le résultat est soigné, on trouve quelques jolies scènes, la musique illustre bien le propos mais l’ensemble manque cruellement d’originalité. On saluera, en revanche, une dernière ligne droite efficacement réalisée avec des duels remarquablement filmés et une tension soutenue dans un très joli règlement de comptes qui rebat les cartes. Soit un western particulièrement intéressant qui, s’il présente un certain nombre de lacunes au cœur de son récit, offre un excellent final et une introduction d’une terrible cruauté.
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le 25 déc. 2024
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