Un copier-coller raté !
Bang Rajan 2 est l'exemple même de la suite inutile, c'est exactement la même histoire que le 1er appliquée à un autre village, les birmans sont toujours aussi cruels mais là ça vire au ridicule, la...
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le 7 sept. 2013
Déjà je dois dire que j'ai pas vu le premier, donc peut-être que le 2 est un peu redondant mais bordel, qu'est ce que je me suis régalé devant cette testostérone cinématographique pendant ces deux heures qui filent en un clin d'oeil.
Bon, je le dis tout de suite, hormis les scènes d'arts martiaux époustouflantes de minutie et de beauté de certains films, Bang Rajan 2 contient les meilleures scènes de combat que j'aie jamais vu à l'écran, en particulier celles qui concernent les affrontements de type "guérilla".
En effet, on suit un groupe de guerriers thais qui ont refusés de baisser les armes devant l'invasion brutale et cruelle des birmans, organisés en armée régulière et bien mieux armés - comme c'est toujours le cas des armées impérialistes et colonisatrices.
J'adore comment elles sont filmées, de manière à les rendre aussi organiques et violentes que possibles, sans passer par la facilité du gore - bien que ce film n'hésite pas à montrer l'horreur de la guerre dans certaines scènes , comme celle ou les birmans rassemblent des femmes, vieillards et enfants en tas pour les passer au fil de l'épée.
On sent littéralement l'humidité de cette jungle étouffante mais qui est devenue le meilleur allié des résistants thais, le réalisateur n'a pas peur des plans audacieux et des changements de caméra afin de rendre au mieux la tension de l'affrontement, mais sans jamais rendre le tout brouillon ou épileptique.
L'immersion est aidée par le choix du filtre de la caméra qui plonge le film dans des tons brunâtres assez unis qui lui donne une patte visuelle reconnaissable qui colle parfaitement au traitement de son sujet. Les séquences en elles-mêmes alternent entre un savant mélange de réalisme et de spectaculaire capacités martiales des personnages les plus importants.
Bang Rajan 2, dans la longue tradition des films asiatiques s'intéresse avant tout à l'opposition entre le pouvoir temporel bien souvent sourd à tout sentiment de compassion envers autrui, tout occupé qu'il est à exercer sa volonté de puissance à but uniquement matérialiste et qui le noie dans un orgueuil cruel et vain, et le pouvoir spirituel, qui est le seul à même de garantir un refuge contre les folies du premier et d'offrir une nouvelle pente à la volonté de puissance pour que celle-ci puisse s'écouler dans le but de parfaire l'être et l'âme et non plus seulement la "persona" ( moi social ) et l'égo.
Le temporel est incarné principalement par le général en chef des armées birmanes, dont la cruauté impitoyable est très bien retransmise à l'écran. Oui, c'est "manichéen" mais la vie l'est parfois, surtout dans le contexte de l'invasion militaire d'un pays par une puissance militaire organisée et remplie de l'arrogance de sa force de frappe.
Le spirituel est illustré quant à lui dans la figure "du moine", qui est le flambeau d'espoir et de guidance qui maintient les "guérilleros" debout malgré les pertes et les privations.
J'ai tout particulièrement apprécié sa performance tout en sérénité au milieu du chaos et de l'horreur environnante. Il a vraiment la stature de ce genre d'hommes, à la fois retirés du monde profane, mais qui ne savent s'y pencher quand la situation l'exige et que les gens ont besoin d'eux. Quand il se met à parler, on sent le pouvoir de chacun de ces mots, combien il les a mûris.
Malgré quelques péripéties intéressantes, l'histoire est assez linéaire et les enjeux bien situés dès le départ, puisqu'il s'agit de la résilience d'un peuple face à la voracité d'un empire.
Cependant, le tout s'écoule d'une manière très naturelle, les hommes et les femmes continuent de vivre, de rire, d'aimer et de se disputer malgré la mort qui rôde partout.
C'est avant tout ce naturel, cette naiveté populaire qui ressort des scènes au village dans lesquelles on apprend à mieux connaître les personnages qui m'a touché et qui a rendu l'ensemble aussi crédible.
C'est pour ca que j'aime autant le cinéma asiatique : c'est typiquement le genre de films qu'Hollywood ou que l'Europe ne peut plus produire. Parce qu'il n'y a pas de calcul, pas de complexe par rapport à la guerre, parce que c'est patriotique bien sûr et qu'il en ressort une oeuvre prenante qui montre à la fois l'horreur mais aussi l'héroisme qui peut en ressortir.
Et puis, en ce qui me concerne, y a rien de plus épique qu'un groupe d'hommes du peuple qui se dressent devant des soldats réguliers, payés, et appartenant à une armée étatique et bien armée !
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Créée
le 2 mars 2023
Modifiée
le 2 mars 2023
Critique lue 7 fois
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