Vu à l'instant dans sa version française, cet auto-remake du film éponyme réalisé par les frères Pang une dizaine d'années plus tôt ne s'embarrasse pas de finesses d'écriture ni de formalisme soigné et/ou réellement maîtrisé. Reprenant la matière scénaristique du film de 1999 en en interchangeant certains motifs (ici le tueur sourd-muet devient un étranger américain joué par un Nicolas Cage éhontément photoshopé, pendant que la figure féminine principale devient une pharmacienne héritant du handicap sus-cité...) Bangkok Dangerous demeure peu ou prou un divertissement régressif d'action passablement regardable, du moins entièrement dispensable à l'instar de son modèle originel.
Entre une réalisation criblée d'effets tapageurs et une star aussi expressive qu'une endive avariée Bangkok Dangerous version 2008 peine à nous captiver, un rien rehaussée par le doublage délectable de Dominique Maurin (comme toujours impeccable, capable de transformer par la seule force de son timbre le jeu monolithique de Nicolas Cage...) et la dimension timidement charismatique du personnage de nettoyeur amoral et taiseux de Joe. Moins novateur et expérimental que le film initial ce remake demeure étrangement un brin plus efficace que son prédécesseur, évoquant presque (mais sans jamais l'égaler) le Léon de Luc Besson à travers sa dimension initiatique et martial. L'ensemble demeure malgré tout franchement médiocre et oubliable, écrit à l'emporte-pièce, monté à la machette et plombé par un dernier quart en forme de grossier affrontement aux gunfights lourdingue et illisible. Vraiment bof au final.