Conte Glacial et Poésie Désenchantée

Conte cruel

pour son second court-métrage, Claude Barras s’associe à Cédric Louis pour narrer, avec un dessin de caricatures bancales, la descente aux enfers glacés d’une petite fille obèse à qui tout le monde semble intimer de

faire fondre cette graisse inutile.

Sous le soleil palpitant, la jeune fille sue dans son anorak sous les cruels quolibets des estivants de son âge, sportifs, minces et élancés. Pour supporter la torture qu’elle s’inflige, elle rêve de banquise et s’échappe dans la poésie dansée de doux ballets avec les pingouins.
Mais le soleil tape trop fort. Les moqueries continuent de plus belle.
Dernier recours, mise en situation, la petite fille va alors s’enfermer dans le réfrigérateur.

Avec quelques minutes d’une

animation en mode minimaliste,

les deux artistes helvétiques créent un véritable univers original, coloré, qui contraste avec le drame qui se déroule : il y a une urgence de prévention dans le court opus, la constatation macabre de la pression sociale sur les jeunes esprits fragiles. Scénario simple, narration accessible et poésie désenchantée de la différence dans l’œil contemporain, Banquise devrait être diffusé dans les écoles pour servir de base à une

indispensable réflexion sur les inévitables et terribles conséquences du harcèlement autant que des normes sociales drastiques,

et éveiller les jeunes consciences à la nécessité d’une constante bienveillance amicale pour un vivre-ensemble sans jugement.