Adapté de l'ouvrage de l'écrivain suédois Pär Lagerkvist qui reçut en 1951 le prix Nobel et qui lui apporta une renommée internationale, ce péplum raconte la destinée du voleur et meurtrier Barabbas, libéré à la place de Jésus, et qui après avoir assisté de loin à l'agonie de ce dernier, va s'éveiller à une foi qu'il avait perdue. Personnage resté secret, un peu en marge des Evangiles, Barabbas avait suffisamment de potentiel pour inciter Hollywood à s'intéresser à lui ; dans son roman, Lagerkvist avait imaginé la vie de ce voleur, ou plus précisément l'itinéraire spirituel, car son évolution trouble de bandit reste dépendante de ce qu'il a vu sur le Golgotha. Cette dimension spirituelle n'est perceptible qu'en substance dans ce film qui cherche avant tout à satisfaire au cahier des charges de tout bon péplum biblique qui se respecte, on y a donc éludé un peu cette sorte de méditation métaphysique qui nimbait le livre pour privilégier le côté spectacle. Richard Fleischer se rappelle qu'il a réalisé les Vikings, il offre donc quelques séquences mémorables, notamment celles dans l'arène entre Anthony Quinn et Jack Palance qui reste un des grands moments du film. Son riche casting rappelle aussi qu'on est bien dans un péplum prestigieux, qui n'arrive pas à égaler des films comme Spartacus ou Ben-Hur, mais qui reste cependant suffisamment agréable à regarder, tout en étant en même temps une réflexion intéressante sur la foi et sur l'homme et son destin. Un péplum intelligent.