Nouveau genre abordé par Fleischer : le péplum. Ici péplum à consonance religieuse puisqu’il raconte le parcours de Barrabas, incarné par le grand Anthony Quinn qui apporte au personnage sa brutalité, son grotesque et son pathétisme. Barabbas brigand qui, face à Jésus Chris, a été gracié par le peuple.
Et le film est construit comme une lente agonie, comme si ce rendez-vous manqué avec la mort, destiné à la crucifixion, allait le consumer à petit feu. Outre toute la dimension religieuse, et le questionnement sur la foi, le film est surtout centré sur le parcours d’un homme qui lutte pour repousser le destin qui tente de le rattraper.
La première partie à Jérusalem manque un peu de peps, de corps et d’idées, mais le film s’élève par la suite à travers deux séquences assez géniales qui permettent de rehausser le film au-dessus du simple péplum de série. La première c’est une longue séquence au fin fond des mines de souffres dans lesquelles Barabbas a été envoyé. Séquence qui permet à Fleischer d’aller à l’encontre de l’idée de largeur, de panorama, voulue par le genre et accentuée par le cinémascope. Filmer l’enfermement, la claustrophobie en scope c’est assez étonnant, et pourtant ça fonctionne. Et puis le cinéaste joue beaucoup avec les couleurs, notamment celle du souffre, pour esthétiser le cadre.
La seconde est également très réussie. Barabbas est acheté comme gladiateur et doit en découdre dans les arènes. Séquence classique du péplum mais celle-ci est peut être la plus inspirée et belle que j’ai pu voir après celle de Ben Hur.
A noter le super casting autour de Quinn : Silvana Mangano, Jack Palance (outrancièrement terrifiant), Vittorio Gassman, Ernest Borgnine,…)
Teklow13
7
Écrit par

Créée

le 30 avr. 2013

Critique lue 1K fois

8 j'aime

Teklow13

Écrit par

Critique lue 1K fois

8

D'autres avis sur Barabbas

Barabbas
Teklow13
7

Critique de Barabbas par Teklow13

Nouveau genre abordé par Fleischer : le péplum. Ici péplum à consonance religieuse puisqu’il raconte le parcours de Barrabas, incarné par le grand Anthony Quinn qui apporte au personnage sa...

le 30 avr. 2013

8 j'aime

Barabbas
Ugly
7

L'éveil de la foi

Adapté de l'ouvrage de l'écrivain suédois Pär Lagerkvist qui reçut en 1951 le prix Nobel et qui lui apporta une renommée internationale, ce péplum raconte la destinée du voleur et meurtrier Barabbas,...

Par

le 11 sept. 2016

7 j'aime

Barabbas
JeanG55
7

Barabbas

Richard Fleischer s'est essayé à tous les genres de la science-fiction au film de guerre et policier en passant par les péplums et l'heroïc fantasy. Là, il s'attaque en 1961 au péplum (la seule fois...

le 8 janv. 2021

6 j'aime

3

Du même critique

Amour
Teklow13
8

Critique de Amour par Teklow13

Il y a l'amour qui nait, celui qui perdure, celui qui disparait, et puis il y a celui qui s'éteint, ou en tout cas qui s'évapore physiquement. Si certains cinéastes, Borzage, Hathaway, ont choisi de...

le 22 mai 2012

88 j'aime

11

Mud - Sur les rives du Mississippi
Teklow13
5

Critique de Mud - Sur les rives du Mississippi par Teklow13

J'aime le début du film, qui débute comme un conte initiatique. Nichols parvient à retranscrire d'une jolie façon le besoin d'aventure, de mystère, de secret que l'on peut ressentir durant l'enfance...

le 31 mai 2012

58 j'aime

4

Les Amants passagers
Teklow13
2

Critique de Les Amants passagers par Teklow13

Le film possède une dimension métaphorique et repose sur une image politique plutôt intéressante même si déjà rabattue, à savoir assimiler un avion à la société actuelle, en premier lieu la société...

le 26 mars 2013

55 j'aime

4