Nouveau genre abordé par Fleischer : le péplum. Ici péplum à consonance religieuse puisqu’il raconte le parcours de Barrabas, incarné par le grand Anthony Quinn qui apporte au personnage sa brutalité, son grotesque et son pathétisme. Barabbas brigand qui, face à Jésus Chris, a été gracié par le peuple.
Et le film est construit comme une lente agonie, comme si ce rendez-vous manqué avec la mort, destiné à la crucifixion, allait le consumer à petit feu. Outre toute la dimension religieuse, et le questionnement sur la foi, le film est surtout centré sur le parcours d’un homme qui lutte pour repousser le destin qui tente de le rattraper.
La première partie à Jérusalem manque un peu de peps, de corps et d’idées, mais le film s’élève par la suite à travers deux séquences assez géniales qui permettent de rehausser le film au-dessus du simple péplum de série. La première c’est une longue séquence au fin fond des mines de souffres dans lesquelles Barabbas a été envoyé. Séquence qui permet à Fleischer d’aller à l’encontre de l’idée de largeur, de panorama, voulue par le genre et accentuée par le cinémascope. Filmer l’enfermement, la claustrophobie en scope c’est assez étonnant, et pourtant ça fonctionne. Et puis le cinéaste joue beaucoup avec les couleurs, notamment celle du souffre, pour esthétiser le cadre.
La seconde est également très réussie. Barabbas est acheté comme gladiateur et doit en découdre dans les arènes. Séquence classique du péplum mais celle-ci est peut être la plus inspirée et belle que j’ai pu voir après celle de Ben Hur.
A noter le super casting autour de Quinn : Silvana Mangano, Jack Palance (outrancièrement terrifiant), Vittorio Gassman, Ernest Borgnine,…)