Quand on m'a dit: "tu verras, Barb Wire, c'est un Casablanca futuriste avec Pamela Anderson dans le rôle de Rick (Humphrey Bogart)", on pouvait entendre des couinements extatiques à travers la porte de mon bureau...
Pour reprendre l'expression du SensCritique user "Toxic", c'est un cas typique de "Film pour lequel tu t'attends soit à un gros nanar bien drôle soit à une énorme merde irregardable et au final c'est juste un mauvais film un peu entre les deux."
Rétablissons la vérité: Barb Wire c'est un Casablanca futuriste avec Pamela Anderson dans le rôle de Rick (Humphrey Bogart) ET Jango Fett *of Star Wars fame* dans le rôle d'Ilsa (Ingrid Bergman) ET Drusilla des Feux de l'Amour dans le rôle de Victor Laszlo (Paul Henreid). En lieu et place de "Here's looking at you, Kid", la punchline de Rick version vagin-à-Playboy, c'est "Don't call me Babe" (ce qui suscite un peu une réaction à la Marty McFly quand on le traite de chicken/mauviette), à la place de "This is the beginning of a beautiful friendship", c'est "- I think I'm falling in love" "- Get in line!" (LOL – Jesus), quant au "Play it again Sam", c'est DJ Radio Ecstasy qui passe un morceau anonyme d'un sous-Mötley Crue never-been dans un night-club made in Tijuana. Désormais, vous savez tout ce qu'il est nécessaire de savoir sur ce film pour briller en soirée mondaine (meaning: profitez de ces 1h49 de votre vie pour vous faire un bœuf bourguignon).
Ce film m'a gonflée. Déjà parce qu'il est mauvais (wooh breaking news!). Ensuite parce que 6 minutes de Pam qui se touche les seins sous un tuyau d'arrosage dans un strip-club, je m'y attendais aussi, mais je suis clairement pas le public visé. Surtout, ça m'a fait chier parce que le fait que je l'ai loué en dit long sur une certaine hype de la merde qui est finalement assez vite lassante. Au final, j'ai l'impression de plus en plus désagréable de m'auto-entretenir dans une posture de surplomb où le naze est trop cool et le bon est chiant. L'esthétique Tarantino, en somme, mais qui ne vaut que si on sait que Tarantino adore Bergman aussi (et je doute que le réal de Barb Wire ait eu la moindre connaissance de Bergman, que ce soit Ingmar ou Ingrid, pour le coup). Ainsi, j'aimerais savoir: où finit l'appréciation du fan à la Sandy Collora qui fait Batman Dead End, où commence l'ego boursoufflé de l'intello qui se fait un dîner de cons cinématographique?