Dans la production de films d'horreur / épouvante contemporaine, je considère ce film comme une pépite. Pas un chef d'oeuvre, mais une ambition pas vaine de mêler des problématiques sociétales réelles avec un pur film d'angoisse.
Le plus évident : ça parle des VSS. Une nana arrive dans un AirBNB déjà occupé par un autre locataire (mâle) AirBNB dans un quartier pourri. Qu'est-ce que ce démarrage peut bien générer comme pensées chez nous ? En tout cas, chez la fille, c'est une vraie crainte qui arrive. Et puis, en deuxième partie, un second mec entre en scène dans un autre cadre. Celui-ci semble visiblement poser des problèmes encore plus évidents aux femmes (j'essaye de ne pas trop en dire).
Et puis, on le sait désormais, Detroit, entre la crise des grandes entreprises constructrices d'automobile (General Motors, notamment) et celle des subprimes, est une ville dont des quartiers entiers sont devenus des quartiers fantômes ou/et des squats, le tout en ruine. C'est bien dans un de ses quartiers que l'essentiel du film se déroule.
Enfin, il y a le noeud de tout cela, qu'on ne peut raconter, mais qui métaphorise, de façon horrifique, les conséquences d'un passé un peu lointain (des années glorieuses de Detroit) et les deux thèmes précédents. Comme souvent dans un film horrifique, le dénouement est le moint intéressant, car au subtil se subsiste le moins subtil. Et pourtant, la fin n'est pas dénuée d'une certaine kiffance.
Franchement, le film fonctionne, à la fois sur la peur, le danger dont on se sait ce qu'il est ni où il arrivera, et sur la façon de traiter ces thèmes.