Il y a des jours, je vous jure que j'ignore moi-même où je vais chercher des films pareils... J'ai tenté de regarder celui-ci par curiosité, ayant vaguement entendu parler du personnage de Barbarella par le passé ; pour autant, je ne savais rien à son sujet. Je me suis documenté après coup, et il apparait qu'il s'agit à l'origine d'une BD érotique créée par un Français. Le film joue logiquement la carte de l'érotisme, avec une Jane Fonda qui s'en donne à cœur joie. Fait intéressant : Barbarella a été inspirée par Brigitte Bardot, et j'ai trouvé que Jane Fonda ressemblait véritablement à la célèbre icône ; curieusement, le réalisateur de cette adaptation, Roger Vadim, aura eu l'occasion de les diriger puis de les épouser toutes les deux...
Le contexte expliqué, passons au film. Il possède un fort côté kitsch : décors en carton pâte, peuplades aliens étranges, costumes de l'héroïne signés Paco Rabanne, présence du mime Marceau et de plusieurs acteurs italiens au fort accent dans le casting, il se dégage une ambiance plus que particulière de cette œuvre de SF. Une ambiance où se mélangent aussi un aspect érotique renforcé par le jeu de Jane Fonda – et le fait que l'amour physique ne se fasse plus sur Terre depuis des centaines d'années, qu'elle le découvre et qu'elle y devient vite accro – et toute la magie des '60, à force d'effets hallucinatoires et de produits dérivés du pétrole ; j'apprécie tout particulièrement l'intérieur du vaisseau de Barbarella, entièrement tapissé d'une épaisse moquette. Dans tout ça, le scénario n'a pas une grande importance, tout tourne finalement autour de la découverte par notre aventurière de la planète sur laquelle elle recherche le professeur, et des rencontres qu'elle y fait : un génie fêlée, un ange taciturne – à qui nous devons la phrase magnifique : « les anges ne font pas l'amour, les anges sont l'amour » – une reine aux mœurs légères, des enfants sauvages,... Un véritable patchwork.
Barbarella apparait pour moi comme le témoignage d'une époque, marqué par un design spécifique et la liberté sexuelle. Même sans y voir un aspect documentaire, j'ai pris plaisir à le regarder, pour son délire et son esthétisme. Un long-métrage étrange et oublié.

Ninesisters

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