Space Walkyrie.
Tiré de la bande dessinée de Jean-Claude Forest, le "Barbarella" de Roger Vadim est principalement connu pour la sensualité et l'érotisme rétrospectivement gentillet qui émane de lui, éléments...
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le 28 juil. 2014
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Ce film est indéniablement un ovni dans le paysage cinématographique de cette fin d'années 60, c'est un pur produit de son époque qui a pris avec les années une sorte d'aura de film culte en tant que témoin d'une époque un peu folle. Le but de Roger Vadim était bien d'offrir un érotisme délicieusement innocent mais suggéré de par son année de réalisation. Déjà à sa création en 1962, cette célèbre BD de Jean-Claude Forest a eu des ennuis avec la censure ; première BD érotique pour adultes, son éditeur Eric Losfeld a été obligé d'en republier une version "habillée". En fait, l'érotisme dérangeait, mais ce qui dérangeait encore plus dans cette France des sixties, c'est qu'une héroïne revendiquait son droit à la liberté sexuelle. Le film de Vadim fut donc lui aussi censuré par les bien-pensants. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Le comble du ridicule fut atteint au plus haut niveau avec cette censure qui voulait cacher quoi ? à peine quelques fesses et des nichons entrevus en transparence ? Tout ceci est bien anodin de nos jours, car en fait on ne voit pratiquement rien, je crois que c'est plutôt l'esprit de liberté et la sensualité de Jane Fonda transformée en poupée spatiale sexy qui ont affolé les censeurs.
Il ne faut pas prendre ce film au sérieux en se persuadant que l'histoire est très mince, certes il est vrai que le scénario est la partie la plus faible, c'est décousu et parfois mal foutu, et le sujet aurait mérité mieux que cette espèce de fourre-tout hétéroclite et par endroits complètement azimuté, que certains critiques de l'époque ont taxé de prétexte pour Vadim de dévoiler les courbes de sa femme d'alors Jane Fonda.
Il faut chercher un intérêt ailleurs : dans une adaptation plutôt fidèle d'un univers onirique crée par le dessinateur Forest, avec beaucoup d'inventivité dans les décors, les costumes, les engins improbables et les personnages étranges joués par un casting tout aussi hétéroclite. Vadim pimente tout ça avec cet érotisme soft qui lui est propre et qui anticipe la libération sexuelle des années 70, en ne se prenant surtout pas au sérieux.
Le ton psychédélique délirant, les costumes fous de Jane Fonda, dont certains confectionnés par Paco Rabanne, donnent une certaine élégance à ce film qui reste très kitsch 50 ans après son tournage, mais qui bien qu'il soit bancal, était avant tout une des meilleures transpositions de BD à l'écran, car Vadim n'a pas cherché le réalisme, il a préservé le côté inventif, l'onirisme, l'humour et bien sûr l'érotisme mis au service de ce petit délire. Un film dont il ne faut rien attendre d'extraordinaire, mais à voir par simple curiosité.
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Créée
le 26 mars 2018
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