"Les petits mouchoirs" était certes hyper élitiste et suffisant mais avait un certaine douceur. "Barbecue" est un peu une version sopalin irritant du "bro-film" de Guillaume Canet. Tartinade prétentieuse de bons sentiments qui essuie toute la simplicité de l'amitié en engraissant le propos d'une trame pleine de drame. L'effeuillage est encore plus gros. La sympathie et l'identification qu'on est sensé ressentir pour cette bande de pote sont encore plus obstruées par la fausseté et le pédant des personnages. Lambert Wilson signe l'exploit d'être bien plus insupportable que François Cluzet.
Voix-off non seulement méchamment pénible mais qui-plus-est humiliante dans son propos moralisateur. Antoine est un donneur de leçons consternant. Ce n'est pas tant sa crise de la quarantaine qui est affligeante mais la lourdeur avec laquelle il veut inculquer sa nouvelle philosophie. C'est excessif et abusif dans la forme mais superficiel dans le fond.
Allez allumons franchement ce "Barbecue". Parce qu'une fois de plus, on s'est bien fait braiser. Énième fumisterie qui sent le mauvais recyclage de la mode du film d’amitié bobo. Doré à la surface, cru à l'intérieur, attention à l'indigestion. Les répliques sont aussi saignantes qu'un cordon bleu et le scénario global épais comme un steak chez McDo.
Quelques numéros de clownerie sauvent de la pleine noyade. Florence Forestie, Jerôme Commandeur et surtout Franck Dubosc (qui surnage) nous décrochent par moments un sourire dans le feu de l'action. Guillaume de Tonquédec maîtrise le mode relou mais cet humour est plus qu'éculé.
Ce qui aurait pu être une très bonne chose dans ce navet, c'est le décor Auvergnat. Eric Lavaine réussi à gâcher cela en l'utilisant en image de fond. Ignoble montage qui trahi le fond vert. C'est moche et aberrant.
La mauvaise prétention des "Petits Mouchoirs", la futilité intimiste des "Bronzés" et l'humour grivois de "Camping", voici la brochette sur laquelle mise "Barbecue"