Et Mattel créa le féminisme rose bonbon. Toute la première partie du film avec la découverte de Barbie Land est assez jubilatoire. La reconstitution de l'univers Barbie est impressionnante (décors, couleurs, personnages) et la mise en scène pleine d'énergie et d'inventivité, notamment grâce à des numéros musicaux à l'énergie communicative. Les acteurs font le job et sont tout à fait convaincants. L'on perçoit même un réel plaisir chez Margot Robbie et Ryan Gosling à incarner ces personnages. Le reste du film ne m'a pas en revanche pas convaincu. Les deux plus gros problèmes gravitent autour de Greta Gerwig :- le premier nait de la bipolarité du film : réalisé par une réalisatrice indépendante, estampillée cinéma d'auteur, mais produit par le géant Américain qui fabrique et commercialise la poupée. Comment, alors, dans ces conditions, faire agir sa liberté de ton en tant que metteur en scène ? Certaines pastilles à l'intérieur du film laissent entrevoir le regard critique de la réalisatrice mais elles sont malheureusement noyées dans un discours qui, trop souvent, ne semble pas être le sien.- le second réside dans le fait que la cette dernière ne parvient pas à clairement déterminer sa cible. Si l'humour et certaines références se destinent à un public plutôt adulte, le message et surtout la façon dont il est véhiculé s'adressent à un public nettement plus jeune (ou tout simplement Américain ?). Je me suis donc passablement ennuyé pendant toute la deuxième partie du film et le dernier quart a même été une épreuve, tant le propos devient lourd et le ton niais. L'impression d'un "Féminisme pour les Nuls". L'intention reste toutefois louable et si le film permet de rassembler les générations et les types de publics et de transmettre aux moins avertis un message important par le biais d'une histoire tout à fait divertissante alors le pari est gagné !