La sagesse d'antan nous prévenait qu'il faut se méfier des romans à thèse. Au cinéma, la réflexion théorique a tellement flanché depuis 20 ans qu'il fait très plaisir de tomber sur un film où l'on phosphore sur le monde.
Sous ses dehors rose clinquant, Barbie est de ces films qui dépassent leur cadre initial et qui vous proposent des tas de théories intellectuelles, certes au goût du jour, mais qui font parfois mouche. L'intérêt de Barbie est de réfléchir sur le féminisme en proposant au passage des hypothèses très construites (mais aussi caricaturales), qui dépassent souvent le niveau des éditos mainstream de la presse.
L'emprise du patriarcat dépeinte est naturellement excessive et curieusement sélective (dans Barbie, tout homme a le cerveau d'un WASP). Will Ferrell incarne à la perfection cette marionnette viriliste et ridicule.
Le côté "woke" pointé par la presse de droite pour condamner d'emblée le film est certes présent, mais lui-même en partie ridiculisé (la réflexion de la fille criant à l'appropriation culturelle lorsque son père yankee tente une tirade en espagnol).
Barbie va plus loin qu'on ne l'imagine à première vue, et l'histoire se laisse facilement déguster grâce à des gags vraiment marrants.
Une très bonne surprise