J'ai vu le film sans savoir que cela était une biographie fictionnelle autour de la vie de Bukowski.
J'ai vu des acteurs d'une telle justesse que j'éprouvais chaque seconde de ce drame social.
J'ai vu une détresse innommable baignant dans une violence d'un pathétisme dont seul l'alcool connaît les arcanes.
J'ai vu du sang, de la bave, de la bière, des ordures, des larmes, des couteaux, des flics, ...
Mais je n'ai pas vu la poésie.
Est-ce un bon film ? Oui. Faut-il le voir ? Oui. Alors pourquoi 6 ? C'est peut-être bête mais c'est dur de passer 1h40 avec un gars qui se détruit pour créer et dont la création n'est que si peu mis en avant. C'est frustrant même.
Le film ne tombe pas dans le pathos, loin de là. Il ne reflète qu'une amère réalité, une misère dont nous savons l'existence, sans jamais la citer, sans jamais la filmer, sans jamais la stopper.
Ce film est plombant mais important ; cruel mais réel ; dramatique mais jamais poétique. Sauf si la poésie dort le visage tuméfié dans un caniveau, un soir de semaine, dans la rue derrière le bar. Triste poésie. Jamais je n'infligerai ça à la mienne, quitte à lui imposer le fardeau de la sobriété.
Merci à Vernonmxcrew pour cette découverte.