Bukowski a toujours bien aimé se faire mousser et c'est au fond cette habilité qu'il avait à être lumineux en plus d'être un déchet qui a fait son intérêt et son succès.
Mickey Rourke campe donc Henry Chinasky (l'alter ego usuel de Bukowski) et trimballe sa tendresse et son intégrité entre la biture, les femmes et les bagarres, lui donnant sa belle gueule et son improbable classe en semi clodo.
Les gens l'aiment, les femmes se battent pour lui et les éditeurs le poursuivent pour publier ses écrits, tout ça malgré son ébriété quasi constante et les mouches qui lui tournent autour. Bukowski a en quelque sorte inventé l'ego-trip qu'il magnifie par sa poésie, si bien qu'on lui pardonne sans difficulté de nous embobiner comme ça.