WeSTiiX m’a remis en tête mon objectif de rédiger un texte sur chacun de mes films préférés et que je n’avais pas encore critiqué le chef d’œuvre de Kubrick…
Je me souviens encore de mes premières impressions sur ce film. Un jour au lycée, ce bon vieux professeur Sergent Pepper eut la merveilleuse idée de faire un cours spécial cinéma, et il en profita pour présenter la première scène de Barry Lyndon. Je faisais partie des élèves et j’avais déjà un certain goût pour le cinéma, mais pas encore assez pour être convaincu. Je ne voulais pas voir cette œuvre qui me paraissait plutôt ennuyeuse… J’étais tout de même fier d’être le seul de la classe à avoir vu Les Fils de l’Homme, qui s’érigeait déjà à l’époque parmi mes films préférés…
Mais le temps a passé, et après de nombreuses et passionnantes découvertes cinématographiques, il arriva un jour où je décidai de me lancer dans l’aventure Kubrick. Et je n’ai pas regretté.
Barry Lyndon, c’est la perfection visuelle.
Sur le coup, j’étais émerveillé devant la plupart des scènes. Avec du recul, j’ai réalisé à quel point la perfection avait été atteinte.
Dès le début, Kubrick se fait plaisir pour le plus grand bonheur du spectateur. Musique classique absorbante, histoire captivante, images bouleversantes… La Beauté. Un spectacle qui commence.
Il est de ses films où l’on pourrait admirer chaque seconde, car chaque image forme un tableau. Il est de ses films où l’on reconnait aisément le travail effectué au premier coup d’œil, tant les décors et costumes y ont une place primaire.
La caméra posée capte des sommets de splendeur, mais n’aura pas de mal à passer à l’épaule, pour proposer des scènes plus immersives, et d’autant plus réjouissantes (la scène où l’on suit le cheval de Barry avant l’embuscade m’hypnotise à chaque fois).
Histoire d’amour et de guerre, d’association et de conflit, d’égocentrisme et de duel, d’individu et de famille, d’ascension et de déclin.
Commençant simplement, le film devient une véritable épopée fourmillant de moments forts permettant de ne pas voir les 3h passer. C’est la fresque la plus grandiose de l’histoire du cinéma qui s’offre à nous.
Des longueurs, mais aucun temps morts; les enjeux variés sont captivant pendant l'intégralité du métrage.
Comment ne pas évoquer la musique ? Les moments les plus mémorables de ce monument du 7e art sont accompagnés des plus grandes compositions. Ainsi, Bach, Haendel, Mozart ou Vivaldi, viennent sublimer certaines séquences, et me permettent d’affirmer que Barry Lyndon, c’est aussi la perfection auditive. Et quand c’est le Piano Trio de Schubert qui entre en scène… les sentiments deviennent indescriptibles !
Il est vraiment difficile d’écrire sur ce film. En analyse, on s’arrêterait sur les points forts et faibles, mais ici on ne trouve rien de la seconde catégorie.
J’aimerais donc juste ajouter que ce qui me fascine le plus est la maîtrise totale de tout. Tout est sous contrôle de la manière la plus libre et vivante possible.
Peu de films ont réussi à me faire couler des larmes. On peut dire que celui-ci l’a fait. Et il pourrait le refaire sans problème tant certains moments sont d’une profonde tristesse, tant les acteurs sont touchants, tant il sonne juste dans sa totalité.
Barry Lyndon, du prodigieux Stanley Kubrick, est un chef d’œuvre à voir. Et je dirais même plus : à revoir, à réadmirer, à réécouter… à revivre.