Incontestablement dans le top des films les plus gênants à découvrir en famille quand on est adolescent, "Basic Instinct" fit sensation à sa sortie, pour sa violence et ses scènes de sexe sulfureuses. Pour autant, loin d'être mis au ban par une Amérique puritaine, le film sera un succès au box office... et lancera une vague de thriller érotiques, qui lui arriveront rarement à la cheville.


Néanmoins, il ne faut pas réduire "Basic Instinct" à ses parties de jambes en l'air. Certes, elles sont graphiquement très réussies, sensuelles à souhait, et pleines de tension. Dont cette célébrissime scène d'introduction qui se termine en apothéose sanglant. Là-dessus, on sent que Paul Verhoeven s'est éclaté à ne pas minimiser l'hémoglobine ou la nudité, pour secouer un cinéma américain qui en avait besoin après des années 80 très familiales.


Au-delà de ces éléments, on a essentiellement le droit à un film néo-noir particulièrement maîtrisé. Musique langoureuse et inspirée de Jerry Goldsmith. Intrigue se déroulant sur les routes sinueuses et les pentes de la région de San Fransisco, cadre que n'aurait pas renié Hitchock ou De Palma. Jolie photographie, et mise en valeur des sublimes paysages californiens... ainsi que des corps sculptés des acteurs.


Le clou du spectacle étant évidemment le jeu du chat et de la souris entre un Michael Douglas charismatique en policier barré au passé trouble, et une Sharon Stone excellentissime en manipulatrice retors et excentrique. L'actrice se trouve là indéniablement au pic de sa carrière (ho ho !). Le scénario et la mise en scène jouent adroitement et dès le départ avec une ambiguïté permanente sur la culpabilité présumée de son personnage, qui l'assume totalement. Autrement dit, Sharon Stone reprend les codes de la femme fatale, pour les détourner de manière osée.


On ne s'étonne guère que son personnage de Catherine Tramell fera sensation dans les années 90, au point de resservir pour une suite médiocre. Paul Verhoeven se prendra lui-même les pieds dans le tapis en tentant d'aller plus loin dans la démesure avec "Showgirls", pour un résultat très mitigé. Mais c'est peut-être aussi ce qui contribue à l'unicité et au charme de "Basic Instinct"...

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le 12 juil. 2020

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Redzing

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