Hockney sur glace
La comparaison entre les premiers films de Verhoeven dans sa période néerlandaise et Basic Instinct est intéressante sur plus d’un point. Sa carrière américaine est alors déjà bien lancée, mais dans...
le 20 sept. 2015
68 j'aime
8
IN-CROY-ABLE. Bravo Verhoeven, j'ai failli de te mettre un 9 tellement ton film est sublime par son machiavélisme.
C'est une splendide manipulation hitchcockienne. Une tension sexuelle/érotique breathtaking comme disent les ricains. Il y a tellement de scènes ahurissantes qui en deviennent presque drôles, je pense à l'interrogatoire de Catherine puis celui du "Flingueur", notre cher Nicky se fait déguster par notre tentatrice ultime, non seulement elle le déguste mais elle le transforme totalement à son image, il utilise les mêmes termes, il recommence à picoler puis à fumer, cette femme c'est le diable absolu, celle qui le détruira à petit feu. Ce film se JOUE de nous, Paul se fout littéralement de notre gueule, il est derrière sa caméra entrain de rire profondément et fait en sorte que son spectateur écervelée soit paralysé du début à la fin. On est fasciné par ce diable, on perd tout contrôle, tout comme Nick on est impuissant, immobile en sa présence. Ce film pour moi est l'ultime tension sexuelle.
En fait Verhoeven ne se contente pas juste de brouiller les pistes puisque mêmes les plus sceptiques comme moi sont pris au piège et ce jusqu'à la dernière seconde et je dis bien :"la dernière seconde". En effet, même si ce brouillage de piste est assez artificielle notamment ce qui se passe avec Beth qui ne fait que de renforcer l'idée qu'on se fait de
notre héroïne
il n'empêche que le doute sera toujours présent grâce à cet esprit hitchockien qui consiste à prolonger le doute le plus possible en incluant des situations presque extrêmes où le spectateur, à la fois indécis et impuissant, fait face à ce qui pourrait devenir une tragédie, sauf que nous sommes jamais sûr, et le réalisateur joue avec ça, il en crée même un gimmick en quelque sorte.
Et la fin dépasse toute notre imagination tant elle est complètement sadique.
J'adore ce film, j'ai déjà l'envie de le revoir tellement on est hypnotisé par les événements.
Créée
le 16 août 2020
Critique lue 1.3K fois
10 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Basic Instinct
La comparaison entre les premiers films de Verhoeven dans sa période néerlandaise et Basic Instinct est intéressante sur plus d’un point. Sa carrière américaine est alors déjà bien lancée, mais dans...
le 20 sept. 2015
68 j'aime
8
Il y eut un bref éclair argenté dans sa main, un éclat métallique, aiguisé et mortel. Sa main droite s'abattit, vive et cruelle, l'arme transperçant sa gorge pâle que son sang peignit ...
le 29 sept. 2018
57 j'aime
28
Cru, excessif et sensuel, Basic Instinct représente totalement Paul Verhoeven durant sa période américaine, le cinéaste hollandais joue avec ses comédiens, son scénario et le spectateur, il tire les...
le 16 juil. 2021
33 j'aime
6
Du même critique
Fleurs de feu Las de vivre, tous deux, nous contemplons la mer Embellie, divertie par tes feux d'artifice. Fille dans l'au-delà, n'éclora pas un fils, Hélas ! Deux fleurs de feu, mélancolique...
Par
le 14 avr. 2021
27 j'aime
7
Chaudement conseillé par @Lyam_80, Will Hunting est une œuvre dont j'appréhendais plus ou moins l'aura et les ficelles. Pourtant on ne peut pas dire que Gus Van Sant soit un de ces tâcherons...
Par
le 30 août 2021
23 j'aime
17
À la base je devais regarder un film de Lynch (il m'en reste plus beaucoup : Sailor et Lula et Dune), mais on m'a forcé à faire un détour chez Netflix. Et c'était donc l'occasion pour moi de regarder...
Par
le 13 mai 2021
16 j'aime
6