Après l'échec de Taram et le Chaudron Magique, les studios Disney nous livrent l'un de ses meilleurs films de la période années 80 avec l'adaptation de la série de romans "Basile Détective", pastiche de Sherlock Holmes où tous les personnages sont remplacés par des souris. Inconnue chez nous, la série littéraire a pourtant eu un vif succès pendant plus de vingt ans auprès de la jeunesse américaine. Principalement réalisée par Ron Clements et John Musker, réalisateurs-phares de Disney, cette adaptation est le premier film de la firme à combiner images de synthèse et animation traditionnelle.
L'histoire nous entraîne dans le Londres de la fin du XIXe siècle où notre héros à moustaches va rencontrer son futur docteur d'acolyte et retrouver le père d'une enfant, kidnappé par un terrible rat qui souhaite renverser le pouvoir en échafaudant un terrible plan aussi ingénieux que machiavélique. Bien inspiré voire calqué sur les aventures de Sherlock Holmes, Basil Détective Privé demeure donc plus un hommage Disney au personnage créé par Arthur Conan Doyle qu'une véritable parodie, le scénario aussi original que bien inspiré nous amenant à travers une aventure virevoltante, sombre et sans temps mort.
Je dis 'sombre' car il faut admettre que le long-métrage regorge de passages plutôt effrayants pour les moins de 6 ans, avec notamment la présence de Fidget la chauve-souris au physique repoussant, la fameuse séquence nocturne dans la boutique de jouets ou encore tout simplement le personnage de Ratigan, véritable génie du crime n'hésitant pas à éliminer lui-même ses propres sbires lorsque ceux-ci le déçoivent amèrement.
Bien ancré dans le Disney mâture des années 80, Basil Détective Privé joue donc la carte de la péripétie un brin sérieuse, sans trop de chansons ni trop d'humour. Ainsi, autour d'un scénario intelligent gorgé d'action et de suspense, d'une mise en scène envolée et de scènes d'anthologie dont un mémorable duel final sur l'horloge Big Ben, ce 26e Classique des Studios Disney demeure l'un des meilleurs de sa décennie, alors pauvre en sorties (seulement cinq films en dix ans).