Olivier Marchal revient avec son nouveau film Bastion 36, mais cette fois on se demande s'il n'a pas simplement recyclé certains concepts éprouvés. Ce long métrage accumule les clichés déjà vus et revus : des policiers éreintés par leur travail, des criminels à l'humour douteux et des scènes de violence dépourvues de nuances. Bref, de la signature Marchal.
Si vous pensiez que ce film avait une nouvelle approche originale à offrir, vous risquez d'être déçu. L'intrigue ne mène nulle part, se contentant d'enchaîner bagarres et regards en coin sous une pluie battante. Cherchez-vous un développement des personnages ou un scénario cohérent? Pas de chance, ici il n'y a que des stéréotypes ambulants, présentés comme s'il s'agissait d'une première fois.
Les acteurs font de leur mieux avec un scénario manquant d'inspiration. Victor Belmondo semble davantage fasciné par la caméra que par son rôle. Tewfik Jallab tente d'incarner un leader charismatique mais son jeu manque de sincérité. Quant à Yvan Attal, on se demande pourquoi il n'a pas cédé sa place à un figurant, tant sa présence est superflue. Les seconds rôles, Juliette Dol et Soufiane Guerrab, ne sont que de simples faire-valoir sans profondeur.
Côté mise en scène, Marchal excelle comme toujours dans l'installation d'une atmosphère sombre et oppressante, donnant l'impression de regarder le film sous l'eau. Mais après 90 minutes de testostérone et de violence gratuite, la lassitude s'installe. Quand Marchal osera-t-il renouveler sa formule? Peut-être dans un autre projet, mais certainement pas dans celui-ci.
Bref, Bastion 36 s'adresse à ceux qui aiment les clichés tout faits. Ceux qui se contentent de films où les personnages ne sont que des caricatures. Ceux qui veulent voir la police utiliser la force sans autre justification qu'un effet de style. Pour les autres, passez votre chemin, vous risquez d'être déçu.