A Real Pain
6.6
A Real Pain

Film de Jesse Eisenberg (2024)

Une intrigue qui aurait pu tenir en 30 minutes ...

Alors ... A Real Pain, c’est un peu comme si Woody Allen et Noah Baumbach avaient eu un enfant qui aurait décidé, par pure provocation, de passer un week-end à Varsovie avec un cousin distant qu’il n’aime pas trop. Jesse Eisenberg, en réalisateur-acteur, nous sert son habituel cocktail de névrose bavarde, sauf que cette fois-ci, il s’offre une virée pseudo-intellectuelle sur fond de trauma intergénérationnel. On sent qu’il veut nous faire croire que c’est profond. Spoiler : ça ne l’est pas.


Kieran Culkin, lui, est là pour jouer le type trop à l’aise avec le malaise ambiant. Son personnage, qui oscille entre cynisme agressif et vulnérabilité fabriquée, est censé incarner une forme d’humanité brute. Sauf que tout sonne aussi naturel qu’un discours politique en pleine campagne électorale. L’alchimie entre les deux acteurs ? Plus absente que l’ombre d’une bonne décision dans une réunion de famille tendue.


Le scénario se prend pour une réflexion poignante sur la mémoire, l’identité, et le poids du passé. En vrai, c’est surtout une suite de conversations où l’on alterne entre prises de bec existentielles et silences gênés, le tout enveloppé dans une photographie qui aimerait bien ressembler à du Terrence Malick mais qui évoque plutôt un Instagram filtré trop nostalgique. Ah, la Pologne sous un prisme new-yorkais, quel régal de clichés !


Et que dire du rythme ? Entre deux dialogues qui s’étirent comme un chewing-gum fatigué, on a droit à des moments de contemplation où Eisenberg filme des bâtiments gris en espérant qu’on y voie une métaphore puissante. Un vrai festival de lourdeur prétentieuse.


Certains spectateurs y verront une œuvre fine et touchante sur la complexité des relations humaines. D’autres, plus lucides, se rendront compte que tout cela sent le vernis arty plaqué sur une intrigue qui aurait pu tenir en 30 minutes.


En conclusion : A Real Pain, c’est du Eisenberg pur jus, pour le meilleur et surtout pour le pire. Si vous aimez les conversations trop écrites qui s’écoutent parler, foncez. Sinon, franchement, économisez votre temps et regardez un bon vieux road movie qui ne se prend pas autant au sérieux.

Le-General
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