Avec Le Secret de Khéops, Barbara Schulz se lance dans un pari audacieux : faire une comédie d’aventure franco-française où l’archéologie sert de prétexte à un road-movie à travers Paris. Autant dire qu'on est à mille lieues d'Indiana Jones et de ses fouets poussiéreux. Ici, pas de temples maudits ni de boules de pierre prêtes à vous écraser, mais une chasse au trésor pleine de charme où le patrimoine parisien devient un gigantesque terrain de jeu.
Le pitch ? Fabrice Luchini, en archéologue fantasque et légèrement mégalo (mais n'est-ce pas un peu son fond de commerce ?), découvre que le trésor de Khéops n’aurait jamais quitté la France. Ni une ni deux, il embarque sa fille Julia Piaton, aussi sceptique qu’exaspérée par les lubies de son père, et son petit-fils Gavril Dartevelle, ravi d'échapper à ses devoirs, dans une course-poursuite érudite et loufoque à travers Paris.
Visuellement, le film ne se prive pas de magnifier la capitale sous toutes ses coutures : les ruelles pavées, les passages cachés, les bibliothèques aux airs de cabinet de curiosités... Schulz filme tout cela avec une admiration non dissimulée, au point qu'on se demande parfois si l’Office de Tourisme de Paris ne l’a pas un peu aidée.
Mais ce qui fonctionne surtout, c'est le trio d’acteurs. Luchini, égal à lui-même, s’amuse comme un gosse et nous gratifie de sa verve intarissable, jonglant entre citations historiques et envolées délirantes. À ses côtés, Julia Piaton joue la fille dépassée avec un naturel parfait, tandis que Gavril Dartevelle apporte une touche de fraîcheur qui empêche le film de sombrer dans l'exercice de style.
Certes, certains grincheux diront que le suspense est plus mou qu’une baguette oubliée sur le comptoir. Mais peu importe : Le Secret de Khéops n’a pas la prétention de révolutionner le genre, il veut juste offrir un bon moment. Et sur ce point, mission accomplie.