C’est un western concis, implacable, qui va à l’essentiel, ne se disperse jamais. Il y a cette idée du groupe de trois hommes que tout oppose, assemblé pour l’occasion. Il y a d’abord quelque chose du High noon, de Zinnerman tant on a le sentiment qu’en se heurtant au désintérêt que portent les habitants à son désespoir, Ben Warren (Rock Hudson, moyennement convaincant) va se retrouver seul face au célèbre hors-la-loi Frank Slayton (Parfait Philip Carey) et ses sbires. Très vite, pourtant, le geste de solidarité apparait mais le curseur se déplace : Le personnage se retrouvant à faire équipe avec un acolyte adverse abandonné et un indien souhaitant venger le meurtre de sa sœur par ce même Slayton. Il y a de l’intérêt pour chacun – puisque tous trois tirent un avantage et un objectif de cette alliance puis de cette poursuite vers le Mexique – contrairement aux Sept mercenaires, par exemple, mais il est dévoué au point d’être quasi suicidaire, là-aussi. Le film pose admirablement son intrigue, dans de superbes paysages rouges de l’Arizona : Un récit post Guerre de Sécession où comme dans la première partie des Huit salopards, de Tarantino, il passe du temps à bord d’une diligence qui voit la plupart des personnages en discussion avant que les masques ne tombent, qu’une femme soit enlevée, son homme laissé pour mort, et l’intrigue ne se mette en branle. A noter que le film est construit pour être exploité en relief ainsi on y verra de nombreux jets de pierre / couteau etc… vers la caméra. Malgré ces petits trucs ridicules, c’est un très beau film.