Bullets are democratic ; they kill good men as well as bad dit Ben Warren (Rock Hudson) face à un ancien sudiste, Slayton, qui n'a pas digéré la défaite des états confédérés et sa propre faillite.
Devenu pacifiste après cinq années de guerre, Ben Warren n'aspire qu'à fonder une famille dans un ranch de Californie et surtout, qu'on lui foute la paix. Mais voilà, la paix, il ne l'aura pas de sitôt puisqu'une bande de malotrus lui vole sa promise et qu'il chevauche (beaucoup) pour la rattraper..
Le western de Walsh semble prometteur au début à cause de la coloration politique qu'il attribue aux héros entre un Rock Hudson, ancien sudiste devenu pacifiste et légaliste et les bandits, anciens sudistes mais revanchards. Mais ce n'est qu'une coloration que Walsh n'approfondit pas spécialement. Elle ne lui sert qu'à définir et classer ses personnages.
Par exemple, le personnage de Jess (Leo Gordon) pouvait être intéressant s'il avait été approfondi sous cet angle-là puisqu'il semble vouloir changer de camp suite à sa bagarre avec Slayton. Il est d'autant plus intéressant qu'il a un physique qui le classerait normalement parmi les brutes irrécupérables.
On peut regretter aussi que le personnage de l'indien ne soit pas plus développé car il y avait de l'idée à l'introduire dans l'histoire.
Le scénario est bien bâti et est solide. La réalisation est dynamique et offre un film avec de nombreuses scènes d'action dans des décors naturels d'un splendide Arizona. D'autant que le film a été très bien remastérisé. Les poursuites et les chevauchées se succèdent. Il n'y a rien à dire car on sent le métier de Walsh qui place ces scènes et ces rebondissements sans mollir. Mais justement, on sent et on voit trop bien la mécanique bien huilée de la réalisation. Il m'a semblé qu'un peu de liant (je pourrais aussi dire un peu de psychologie des personnages) entre les scènes n'auraient pas gâché.
On attendrait mieux d'un Walsh que ce western qui se contente d'aligner les belles et efficaces scènes d'action avec un génie un peu au minimum syndical.
Au niveau du casting, Rock Hudson est plutôt bien choisi en un placide personnage qui ne s'énerve pas souvent et qui ne porte pas de revolver à la ceinture.
Le personnage interprété par Donna Reed est bien mis en valeur par la photographie et la mise en scène mais manque un peu de consistance car, à mon avis, pas assez travaillé au niveau du scénario. C'est dommage pour cette actrice que j'ai beaucoup aimée dans "la vie est belle" de Capra.
L'ancien sudiste, chef de bande, tendance brutal avec les femmes, Slayton, est interprété par un convaincant Phil Carey qui joue sur deux tableaux, séducteur et brutal.
D'une façon générale, là encore, on aurait attendu de Walsh un peu plus de nuance dans la définition des personnages, un peu trop monolithiques.
Au final, c'est un western classique un peu court (83 minutes) qui aurait pu être très bon si Walsh avait bien voulu approfondir certaines idées lancées dès le début du western comme la dualité entre les personnages sudistes